Litté-13
Couverture Nouvelles OrientalesTitre original : Nouvelles orientales 
Auteur : Marguerite Yourcenar 
Parution d’origine : 1963 
Pays : France 

Type : Contemporain 
Genre : Nouvelles 

Yourcenar, une auteure engagée : Marguerite Yourcenar est née le 08 juin 1903 à Bruxelles. C’est une écrivaine française, naturalisée américaine en 1947, auteure de romans et de nouvelles « humanistes », ainsi que de récits autobiographiques. Elle fut poète, traductrice, essayiste et critique littéraire. Elle fut la première femme élue à l’Académie française, en 1980. Elle était bisexuelle. Inspirée par la sagesse orientale, et surtout par la philosophie gréco-latine, la pensée de l’écrivaine ne s’est jamais éloignée de l’humanisme de la Renaissance. Elle est décédée le 17 décembre 1987, aux États-Unis. 

Résumé : Légendes saisies en vol, fables ou apologues, ces Nouvelles Orientales forment un édifice à part dans l’œuvre de Marguerite Yourcenar, précieux comme une chapelle dans un vaste palais. Le réel s’y fait changeant, le rêve et le mythe y parlent un langage à chaque fois nouveau, et si le désir, la passion y brûlent souvent d’une ardeur brutale, presque inattendue, c’est peut-être qu’ils trouvent dans l’admirable économie de ces brefs récits le contraste idéal et nécessaire à leur soudain flamboiement. 

Note : 10/10 
Avis : Ceci est une autre lecture obligatoire pour l’un de mes cours. Si les autres lectures se sont avérées passables, j’ai littéralement dévoré celle-ci. J’étais si absorbée par ma lecture qu’en sortant de l’autobus dans lequel je l’avais commencé, j’ai marché jusqu’à mon Université en le lisant et je l’ai terminé en cachette dans mon cours – je sais, je suis vilaine, mais je ne pouvais guère quitter une seule ligne ! -. C’est par ces nouvelles que Yourcenar, à mes yeux, s’illustre et montre sa supériorité au niveau littéraire. C’est une très grande écrivaine qui vient de se trouver une nouvelle partisante. 

Chaque nouvelle, donc, s’inspire de la culture orientale – juste à lire le titre, on s’en rend compte très facilement -, des mythes (par exemple l’une d’elle représente le mythe d’Antigone), à travers différents univers qui se suivent. Ce recueil est circulaire (comme le yin et le yang), puisque la première nouvelle rejoint la dernière : le même sujet, abordé d’une manière différente. Wang-fô peint la vie, tandis que Cornelius n’a plus l’inspiration pour peindre des toiles. Elles se croisent, subtilement, se répondent à l’occasion … oui, Yourcenar a su capter la culture orientale et la transcrire dans son œuvre. C’est un recueil à ne surtout pas laisser de côté et si vous voulez débuter avec Yourcenar, débuté avec celui-ci. 

Extrait : Leur réputation les précédait dans les villages, au seuil des châteaux forts et sous le porche des temples où les pèlerins inquiets se réfugient au crépuscule. On disait que Wang-Fô avait le pouvoir de donner la vie à ses peintures par une dernière touche de couleur qu’il ajoutait à leurs yeux. ~ Comment Wang-Fô fut sauvé
Litté-13
Titre original : Le corps de mon frère
Auteur : Lynn Diamond 
Parution d’origine : 2002 
Pays : Canada (Québec) 

Type : Contemporain 
Genre : Autofiction 

Une auteure de talent : Lynn Diamond est née en 1958 dans une famille aisée, dont le frère aîné Michel, schizophrène, a disparu. Plusieurs de ses textes ont été lus sur les ondes de Radio-Canada et, plus récemment, elle a dirigé un numéro sur le Québec pour la revue poétique française Lieux d’être. Celle qu’on a déjà surnommé « la chercheuse d’âme » figure assurément parmi les plus talentueuses romancières du Québec actuel. 

Résumé : Une famille aisée de Trois-Rivières, un père fabuleux mais buveur et joueur, une mère frustrée en dépit de la vie facile qu’elle mène, une narratrice lunatique et dévoreuse de littérature, un frère schizophrène qui disparaît peu après avoir été interné. 
Vingt ans passent. La narratrice rencontre un jour un homme qui lui raconte, par bribes, comment il a fait disparaître le corps de son frère. Jusqu’où la soif de l’argent peut-être corrompre les sentiments les plus nobles ? Dans cette réalité si complexe, où est le vrai et où est le faux ? 
Par ce drame pourtant si particulier, l’auteure réussit à rejoindre l’universel. 

Note : 10/10 
Avis : Un livre obligatoire que j’ai dû lire dans le cadre du cours Littérature et la femme : j’ai été enchantée de cette découverte et j’ai l’intention de réitérer l’expérience avec cette auteure ! J’ai même envie de le relire, à le tenir ainsi dans mes mains. Bien que ce soit basé sur la vie de l’auteure, la perte de son frère schizophrène qu’ils n’ont jamais retrouvé, j’ai su me distancier de ce détail puisque je ne sais pas quand apparaît la fiction.

L’aspect le plus intéressant est le rapport au corps, celui de son frère, qu’il soit présent ou non au niveau physique. La narratrice est sans cesse confrontée à différents espaces, extérieures et intérieures, qui semblent l’enfermer, que ce soit l’hôtel, l’hôpital, l’hôpital psychiatrique, la propre maison de son enfance, bref, elle semble sans cesse confinée que ce soit au niveau physique et psychologique. Quant à l’écriture de l’auteure, elle est très belle, les chapitres montrent des fragments de ses souvenirs qu’elle revisite au fur et à mesure. J’avais l’impression d’être proche de la narratrice, qui dévoilait chaque scène sans cacher les détails les plus choquants, comme si je lisais ses confessions. Probablement que Lynn Diamond avait besoin d’écrire cette autofiction pour se soulager d’un lourd poids et, en quelque sorte, faire finalement le deuil de son frère. 

Extrait : J’ai refermé la porte. Je me suis assise, j’ai posé mon cœur sur la table et le sang de mon frère s’écoulait tout à côté de moi sur la feuille blanche.
Litté-13
Couverture RuTitre original : Ru 
Auteur : Kim Thúy 
Parution d’origine : 2009 
Pays : Canada (Québec) 

Type : Contemporain 
Genre : Autofiction 

Écrivaine multiculturelle : Kim Thúy est née à Saïgon en 1968. Elle a quitté le Vietnam comme boat-people avec ses parents à l’âge de dix ans, se réfugiant au Québec avec ceux-ci. Elle est diplômée en linguistique et traduction, en 1990, et en droit en 1993. Elle a été traductrice, interprète, avocate, restauratrice, critique gastronomique et, depuis qu’elle a publié Ru en 2009, romancière. 

Résumé : Ru est le récit d’une réfugiée vietnamienne, une boat people dont les souvenirs deviennent prétexte tantôt à l’amusement, tantôt au recueillement, oscillant entre le tragique et le comique, entre Saigon et Granby, entre le prosaïque et le spirituel, entre les fausses morts et la vraie vie. 

Note : 10/10 
Avis : J’ai dû lire ce récit dans le cadre d’un cours. Si tous les autres élèves, du moins la majorité, ont dit que c’était « incompréhensible », car celui-ci est divisé en fragments, personnellement je suis tombée amoureuse du style de Kim Thúy. Cette autofiction très touchante mélange à la fois le tragique et le comique (comme il est dit dans le résumé). Je suis contente de partager cette œuvre pluriculturelle, qui mélange la vie au Québec et au Vietnam de l’auteure qui a dû passer par les atrocités de la guerre avant de se rendre ici. Elle utilise néanmoins des euphémismes pour décrire son expérience, comme si elle n’osait pas trop y toucher – le traumatisme, sûrement. C’est avec poésie, art culinaire à l’occasion et tendresse qu’elle évoque les différents souvenirs qui émergent un à la fois. 
Mais quelle belle femme.

Il est dure de décrire avec détail une lecture que j’ai fait il y a un an, seulement je tenais à le partager puisqu’en lisant le dernier livre de l’auteure, j’avais envie de faire découvrir le roman qui m’a permis de la connaître : j’aurai probablement passé par-dessus si je n’avais pas dû le lire pour un cours et ainsi ne jamais découvrir une sublime écriture poétique. L’unique chose que je peux réellement vous dire, c’est qu’il faut absolument que vous le lisiez. Vous ne pouvez pas passer au-dessus de cette merveille, car vous finiriez par le regretter. 

Extrait : Je connais le chant des mouches par cœur. Je n’ai qu’à fermer les yeux pour les réentendre tourner autour de moi parce que, pendant des mois, je devais m’accroupir en petit bonhomme à dix centimètres au-dessus d’un bain géant rempli à ras bord d’excréments sous le soleil brûlant de la Malaisie. Je devais regarder l’indescriptible couleur brune sans cligner des yeux pour éviter de glisser sur les deux planches, derrière la porte d’une des seize cabines, chaque fois que j’y mettais les pieds. Il fallait maintenir l’équilibre, ne pas m’évanouir lorsque mes propres selles ou celles de la cabine voisine provoquaient une éclaboussure. Dans ces instants-là, je m’évadais en écoutant le vol des mouches. Une fois, j’ai perdu ma babouche entre les planches après avoir déplacé mon pied trop rapidement. Elle a plongé dans cette bouillie sans s’y enfoncer. Elle y flottait comme un bateau à la dérive.
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Couverture Mãn
Titre original : mãn 

Auteur : Kim Thúy 
Parution d’origine : 2013 
Pays : Canada (Québec) 

Type : Contemporain 
Genre : Roman 

Écrivaine multiculturelle : Kim Thúy est née à Saïgon en 1968. Elle a quitté le Vietnam comme boat-people avec ses parents à l’âge de dix ans, se réfugiant au Québec avec ceux-ci. Elle est diplômée en linguistique et traduction, en 1990, et en droit en 1993. Elle a été traductrice, interprète, avocate, restauratrice, critique gastronomique et, depuis qu’elle a publié Ru en 2009, romancière. 

Résumé : mãn est une histoire d'amour entre une femme et celles qui l'ont, tour à tour, fait naître, allaitée, élevée. Elle a été déposée dans le potager d'un temple bouddhiste sur le bord d'un des bras du Mékong par une adolescente. Une moniale l'a recueillie et nourrie d'eau, de riz et du lait des seins d'une mère voisine, avant de la confier à une autre femme - enseignante de jour, espionne en tout temps. 

mãn parle de l'amour à l'envers, celui qui doit se taire, celui qui ne peut être vécu, celui qui ne doit pas s'inscrire dans le temps en souvenirs, en histoires. Or, juste avant la fin, ou au milieu d'un nouveau début, ailleurs, loin de la chaleur tropicale, près du corps, dans la lenteur aérienne des flocons de neige, il y a eu un amour à l'endroit, c'est-à-dire un amour ordinaire né d'une rencontre ordinaire, avec un homme ordinaire, ce qui était pour elle l'extraordinaire, l'improbable. 

mãn, c'est l'apprentissage du mot « aimer » pour donner suite à la définition du verbe « vivre » de À toi et à la conjugaison de « survivre » de Ru. 

Note : 10/10 
Avis : C’est à travers les romans de Kim Thúy que j’ai développé le goût de découvrir plus amplement la culture vietnamienne et même d’en tomber graduellement amoureuse, du moins des saveurs qui se dégagent de ses œuvres. Son écriture poétique, simple et odorante m’assurent à chaque fois une lecture excessivement agréable, réconfortante malgré les sujets tragiques qu’elle m’est en place, parmi des personnages très humains, à la recherche dans ce cas-ci de l’amour. Du moins, la narratrice qui a vécu une vie très difficile dans un Vietnam en guerre dont les traditions s’effritent semble chercher quelque part l’amour, incapable de l’éprouver, ou même de le montrer – ne l’ayant jamais réellement vécu. 

N'est-elle pas magnifique ?
Ce roman est un hommage d’une femme à tous les autres femmes qui lui ont montré à vivre, que ce soit les différentes mères qu’elle ait eu, les différentes femmes québécoises qui lui ont montré l’amour – en particulier Julie. C’est par fragments qu’elle revisite chaque moment de sa vie, ainsi que celles des autres, qu’elle découvre à aimer, à tomber amoureuse. C’est un roman criant de sentiments humains, d’une certaine quête d’identité, d’un hommage aussi à la culture vietnamienne – des traditions, du moins -, et même de la cuisine de son pays. À chaque page se trouve un met différent qui effleure votre narine de ses essences. Kim Thúy mélange ici, de nouveau, une certaine tragédie humaine et la cuisine comme elle l’a fait à travers son roman – ou autofiction – Ru, mais dans celui-ci elle dégage plutôt l’aspect humain qu’est la survie durant une période difficile. Elle évoque, ici, la guerre du Vietnam mais du point de vue de sa mère, les horreurs qui s’y sont produits, qui ont affecté non seulement les vietnamiens mais aussi les gens venant d’ailleurs. La communauté vietnamienne qui se retrouve, dans tous les pays où elle s’est exilée. 

Bref, une œuvre d’une grande richesse d’une auteure qui dépeint surtout les sentiments humains, au travers des fragments courts mais puissants. 

Extrait : Peut-être avait-il raison finalement, ce jeune Alexandre, un client étudiant en peine d’amour qui m’avait un jour juré qu’il n’en aimerait jamais un autre et qui avait soutenu sa conviction en épinglant sur la corde à mots suspendue dans la vitrine une citation de Roland Barthes : « Je rencontre dans ma vie des millions de corps ; de ces millions je puis en désirer des centaines ; mais de ces centaines je n’en aime qu’un. » Cet énoncé m’était alors totalement étranger et incompréhensible puisque je n’avais jamais vécu cette sensation d’exclusivité et d’unicité.
Litté-13

Après cette année 2013, je me permets de faire un bilan de mes lectures. Je n’ai jamais fait ça, auparavant, mais j’en avais envie. J’ai fait une liste de tous mes coups de cœur de l’année, qui sont tout de même beaucoup si vous voulez mon avis, mais uniquement côté roman bien que j’ai lu énormément de mangas aussi. J’ai lu, en tout, 141 livres (mangas et romans confondus), et je suis tout de même fière d’avoir pu réaliser le Challenge 100 livres en un an. 

Voici donc mes coups de cœur que, j’espère, vous découvrirez un jour ou l’autre :

Couverture Un bébé pour RosemaryCouverture Monstres invisiblesCouverture Nétotchka NezvanovaCouverture Easter paradeCouverture SnuffCouverture La Couleur des sentimentsCouverture Autant en emporte le vent, tome 2Couverture RebeccaCouverture Autant en emporte le vent, tome 3Couverture L'amant de Lady ChatterleyCouverture Fight clubCouverture La mauditeCouverture Le Locataire chimériqueCouverture La Mécanique du CoeurCouverture L'étrangerCouverture Nouvelles OrientalesCouverture Confession d'un masqueCouverture La Trilogie des jumeaux, tome 1 : Le Grand CahierCouverture Le Diable au corpsCouverture KamouraskaCouverture Mãn


Je me permets de mettre le lien des coups de coeur d'une blogueuse que j'affectionne énormément : Wolfsrain. Et voici ici le top 5 d'une autre blogueuse que j'adore énormément, la plus adorable : Mossharty.

Voilà. Bonne année à vous tous et désolé de ma longue absence, les études et le travail m'ont pris mon temps.
Litté-13
Couverture Confession d'un masqueTitre original : Kamen no Kokuhaku 
Titre français : Confession d’un masque 
Auteur : Yukio Mishima 
Parution d’origine : 1949 
Parution française : 1971 
Pays : Japon 

Type : Contemporain 
Genre : Roman 

Un grand auteur japonais du XXe siècle : Yukio Mishima, de son véritable nom Kimitake Hiraoka, est né le 14 janvier 1925. Grâce à son roman Confession d’un masque, il est finalement reconnu comme écrivain au Japon, bien que celui-ci ait provoqué un scandale. En 1970, après avoir achevé sa tétralogie La Mer de la fertilité, il fait un coup d’État en faveur du Japon traditionnel et de l’empereur qui échoue devant les hostilités : il se suicide par seppuku. 

Résumé : Yukio Mishima naît en tant qu’écrivain à partir de l’éclatant succès que reçut Confession d’un masque. Raconté à la première personne, le roman est indéniablement d’inspiration autobiographique. Le jeune garçon qui s’y livre souffre de se sentir différent des autres. Chétif, il est en outre issu d’un milieu moins favorisé que ses condisciples. Plus tard, fasciné par les représentations morbides et cruelles, il découvre qu’il en tire un plaisir allant jusqu’à la jouissance. Mais sa différence fondamentale et douloureuse réside dans son penchant homosexuel. Au Japon, sans doute plus que nulle part ailleurs, le besoin de se conformer à la normalité tourne parfois à l’obsession. Craignant le regard des autres, il feint de se sentir attiré comme eux par les jeunes filles de son écoles, la honte qui l’étreint est telle qu’il vut y roire lui-même. Esclave des conventions, il s’éprend de Sonoko la sœur d’un de ses amies, et fait naître un amour artificiel pour satisfaire son besoin de conformisme, mais ce jeu de dupes ne sera que vaines souffrances. 

Note : 10/10 
Avis : Mishima est réellement un très grand écrivain japonais. Ce roman montre la quête de normalité d’un jeune garçon homosexuel, dans une société japonaise perfectionniste qui prône cette normalité, à travers laquelle les individus ne font qu’un puisqu’ils se ressemblent tous. 

En pleine contemplation de son chat.
Le narrateur est un personnage très complexe, pour qui j’éprouvais à la fois de l’indifférence mais en même temps beaucoup d’attachement : il était très humain, très honnête, criant de vérité, puisqu’il se révèle différent de tous les autres jeunes hommes de son âge. Celui-ci, d’ailleurs, est basé sur la personnalité et la vie même de Yukio Mishima : arraché à sa mère très tôt, élevé par sa grand-mère, il se penche dans la littérature afin de s’évader (dans la réalité, son père trouvait que c’était un passe-temps efféminé et voulait l’empêcher de continuer tandis que sa mère l’encourage et dont, d’ailleurs, il fut très proche). Sa relation avec Sonoko, qui représente très bien le stéréotype de la « jeune fille à marier » (naïve, idéaliste, rêveuse, fragile, très belle), le conduit en quelque sorte à sa propre perte sans non plus être déchirant. L’histoire est teintée d’une subtile touche tragique, sans non plus en abuser à l’excès, prisonnier des penchants sadiques et sensibles du narrateur qui s’affrontent du début à la fin du roman. 

En le lisant, j’ai compris pourquoi Marguerite Yourcenar aimait Mishima, pourquoi il est l’un des plus grands romans japonais et maintenant Yukio Mishima est l’un de mes auteurs favoris, du moins dans ceux que je recommande avec ferveur. Il est très difficile de faire une réelle description du roman après une seule lecture, puisqu’il est très riche : il faudrait que je le relise, prenne des notes pendant plusieurs semaines, afin d’offrir une analyse plus complète et plus pertinente. Néanmoins, la seule chose que je peux vous dire est la suivante : lancez-vous sur Mishima, c’est un auteur qu’il faut impérativement découvrir. 

Extrait : L’idéal universel de la beauté dans la sculpture grecque s’approche également d’une étroite ressemblance entre l’homme et la femme. Ne pourrait-il pas y avoir là un des secrets de l’amour ? Ne se pourrait-il pas de quand les plus intimes profondeurs de l’amour se cache un désir inaccessible, l’homme et la femme souhaitant tous deux devenir l’image exacte de l’autre ?
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Couverture Le Londres-LouxorTitre : Le Londres-Louxor 
Auteure : Jakuta Alikavazovic 
Parution d’origine : 2010 
Pays : France 

Type : Contemporain 
Genre : Roman 

Petit mot sur l’auteure : Jakuta Alikavazovic est née en 1979 à Paris. Corps volatils, qui a reçu le prix Goncourt du premier roman en 2008, est disponible en Points.

Résumé : Le Londres-Louxor : cet ancien cinéma des années 20 accueille la diaspora bosniaque depuis le siège de Sarajevo. Là, on parle affaires, et surtout des sœurs Vitch : Ariana séduit les hommes ; Esme les comprend. Quand Ariana disparaît, la communauté s’émeut. Hacun se prend à évoquer un pays d’origine dont l’histoire s’est éparpillée au fil de versions multiples, de fragments et de mythes. 

Note : 7/10 
Avis : Je tiens d’abord à remercier la maison d’édition Points et Livraddict pour ce partenariat, et je tiens à m’excuser de ce lapse de temps : je suis en retard de quelques jours pour mon suivi, j’ai dû courir partout pour mes examens et on me donnait trop d’heures à mon travail du coup j’ai eu peu de temps pour souffler. 

Ce roman, j’ai vu, attire les mauvais commentaires, à ce que j’ai vu, et ça me déçoit un peu vu sa richesse. Je peux comprendre les commentaires de ceux-ci, mais à mon avis c’est un très bon roman. Il est très riche, naturellement, en figures de style, l’écriture est assez soutenu, les personnages sont complexes à mon sens, l’histoire elle-même l’est. Je dois avouer que j’imaginais autre chose, mais je ne suis tout de même pas déçue de ma lecture. J’ai même l’intention de le relire une seconde fois, dès que j’aurais le temps, afin de l’analyser encore mieux (j’ai eu peu de temps pour le faire …). Si vous êtes du genre à favoriser les œuvres de divertissement, ce roman n’est guère pour vous. Il est bien trop complexe pour être lu en peignoir, dans le salon. Mais je crois que tout le monde tombera amoureux de l’écriture de l’auteure qui est tout simplement magnifique : personne n’a rien à dire contre celle-ci, même si elle est complexe dans sa simplicité, elle est sublime. 

Je me suis attachée énormément au personnage d’Esme, qui semble être à la recherche, quelque part, d’une certaine identité – c’est l’impression, du moins, qu’elle m’a laissé. Comme si s’enfuir de son pays l’avait dépouillé – autre impression que j’ai eu. Anton, quant à lui, me laisse totalement indifférente. Je l’ai trouvé bien trop arrogant, au début, pour pouvoir m’attacher une seule seconde.

Bref, une lecture que j’ai dû lire trop rapidement, dont je n’ai pas su profiter pleinement, mais tout de même un bon moment de lecture et j’ai bien l’intention de le relire une deuxième fois. 

Extrait : La bibliothèque idéale d’Esme Vitch, cela disait. Elle n’avait pas du tout l’écriture qu’il imaginait. 
En dessous elle avait noté : Noyer, vingt-quatre planches 15 x 75 cm, hauteur 2,40 m, longueur 3m, pévoir une échelle télescopique.
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Couverture Un monde idéal où c'est la finTitre original : Un monde idéal où c’est la fin 
Auteur : J. Heska 
Parution d’origine : 2013 
Pays : France 

Type : Science-fiction 
J heskaGenre : Nouvelles 

Un jeune auteur : J. Heska a publié son premier roman en 2011 : Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir, qui a été considéré comme le best-seller surprise de cette année-là. Ensuite, en 2012, il a auto-publié son roman : On ne peut pas lutter contre le système. C’est en 2013 qu’il publie ce recueil de courtes nouvelles, Un monde idéal où c’est la fin. Il tient aussi un blog : http://www.jheska.fr/ (allez y faire un tour, c’est très sympa’ !). 

Résumé : Bienvenue dans un monde idéal ! 
Un monde idéal où la civilisation telle que nous la connaissons n’existe plus. Dérèglement du temps ? Avènement de la magie ? Crise climatique irréversible ? Épidémie mondiale de la mort subite ? Extra-terrestres maladroits ? Invasion de poireaux découpeurs de cervelles ? Crise de déprime globalr ? Robots hors de contrôle ? Zombies entreprenants ? 
Découvrez 100 histoires drôles, émouvantes, tragiques ou absurdes qui mènent à notre perte ! 

Note : 8/10 
Avis : J’aimerais tout d’abord remercier le forum Livraddict pour ce partenariat, ainsi que l’auteur J. Heska de l’avoir fait et de m’avoir envoyé lui-même le document. Merci beaucoup de m’avoir fait découvert ce petit livre, qui est réellement excellent. Et je ne dis pas ça parce que l’auteur va le lire, je suis très sincère. Je suis un peu en retard pour ma chronique, mais il faut dire que ça m’a pris un petit moment à le lire non parce que je n’ai pas aimé – loin de là – mais bien parce que j’ai été préoccupé par les affaires administratives pour l’Université et ensuite mes profs m’ont donné tous leurs travaux en même temps – mais une chance que maintenant j’en suis sortie saine et sauve -. 

Bon, alors, Un monde idéal présente cent nouvelles, commençant toutes par Un monde idéal et qui suivent toutes plus ou moins un même thème : différents mondes alternatifs, apocalyptiques (je vais prendre en exemple l’une des premières nouvelles, Un monde idéal où nous vivons sur une belle planète, qui montre la Terre dévastée par des bombes nucléaires, chaotique et surtout très ironique, ce que j’adore) ou bien des parodies (j’appelle ça des parodies, car certaines se révèlent comiques et ça me fait pensé à ce genre de choses tout simplement). Et, en fait, j’aime bien qu’il est une alternance entre les deux, parce que si ç’avait été toujours la même chose, ç’aurait été très répétitif et redondant – et c’est l’un de mes problèmes, dans les recueils de nouvelles, souvent c’est le même thème et je finis par me lasser. Le sujet reste plus ou moins le même, avec une certaine morale, un message derrière les nouvelles, même venant de celles plus légères et drôles. 

Je n’ai jamais été une grande fanatique de nouvelles littéraires, excepté si elles font plus de dix pages, mais je n’ai pas du tout été déçue de ma lecture, je suis même contente d’avoir découverte un nouvel auteur qui, je l’espère, sera plus connu. J. Heska a une très belle écriture, simple mais très belle tout de même, et il a réussi à me captiver avec ses nouvelles alors que je suis difficile lorsqu’il s’agit de ce genre littéraire, non parce que je trouve que c’est ‘‘mauvais’’, mais j’aime lire des livres qui font au moins cent pages, et puis j’ai souvent été déçue par des recueils de nouvelles. En tout cas, lire ces petites nouvelles m’ont changé les idées – puisque je croule sous les travaux et les romans obligatoires qui sont très bien, simplement j’ai eu besoin de changer d’air, et ce recueil me l’a permis, puisqu’il est relaxant – et j’ai bien l’intention de découvrir les autres œuvres de l’auteur. 

Extrait : Ce travail est difficile. Rien que la semaine dernière, j’ai dû consigner dans mon rapport trois pertes de plus. Une opération qui a viré au massacre. Dix contaminés se sont échappées de la zone et ont brisé le cordon sanitaire. Mes gars se sont fait surprendre. Nous avons finalement réussi à prendre le dessus au prix de lourdes pertes. Nous avons transféré tous les infectés dans la zone d’élimination. 
Sauf une petite fille. Dévorer sa cervelle a été un des moments les plus succulents de mon existence de zombie. 

Dans un monde idéal …
Litté-13
Bonjour tout le monde ! 

Voici mon premier concours, qui célèbre les un an de mon blog. En fait, j’ai décidé d’en faire un pour vous remercier de me suivre. Bien qu’il ne soit pas vieux, j’ai envie de remercier ceux qui sont fidèles, qui se sont intéressés à ce que je disais dans mes chroniques. Je le fais d’avance, puisque mon blog a été créé en Novembre, alors que je vais être en pleine période de travaux et d’examens. Je préfère donc le faire toute suite, ainsi j’aurais le temps de commander – si nécessaire -, de préparer les paquets et de vous les envoyer.

Dans le fond, la seule condition pour participer c’est … de me suivre et de répondre à quelques questions. Soit vous avez posté sur mon suivi, sur Livraddict – plus qu’une fois, on s’entend là-dessus – ou bien ici, sur mes articles ! Ce sont ceux qui s’intéressent réellement à mes chroniques, à mes lectures que je veux remercier. Je ne veux pas que ce soit une personne qui ne passe jamais et qui veut profiter du concours – au cas où.

Donc. Si je m’écoutais, je donnerais quelque chose à tous ceux qui participent. Malheureusement, je n’en ai pas du tout les moyens. Alors je me suis donnée un maximum de deux prix, qui sont les suivants : 

1er prix : 2 DVD au choix (liste) + 2 romans au choix (liste) + sucreries + marques pages 
2e prix : 1 DVD au choix (liste) + 1 roman au choix (liste) + sucreries

J’ai fait deux listes, pour chacun des prix, quant aux films et aux livres offerts et les gagnant choisissent ceux qui leur plaisent. Vous n’avez qu’à m’envoyer un message de participation à l’adresse courriel suite : cmasson08@hotmail.com, avec le nom de votre pseudo – que ce soit sur Livraddict ou votre blog. Le concours est ouvert à partir d’aujourd’hui et finit le 14 septembre. Tout le monde a la même chance !

Vous n’avez qu’à répondre aux questions suivantes :
1. Quel roman se passe durant la Guerre de Sécession ?
2. Qui est l’amant de Manon Lescaut ?
3. Qui sont les enfants qui ont inspiré la pièce Peter Pan ?
4. Sous quel format est paru, pour la première fois, Anna Karénine ?
5. Quel roman raconte l’histoire de Claude de Varèze ?
6. Quel auteur américain raconte l’histoire de Cassie Wright, une actrice porno ?  

Voici la liste des prix littéraires : 
1. Autant en emporte le vent – Margaret Mitchell 
2. Chez les heureux du monde – Edith Wharton 
3. Anna Karénine – Tolstoï 
4. La couleur des sentiments – Stockett 
5. Rebecca – Daphné du Maurier 
6. Rosemary’s Baby – Ira Levin 
7. Lolita – Nabokov 
8. Dracula – Stoker 
9. Frankenstein – Mary Shelley 
10. Le Parfum – Patrick Süskind 
11. La Peste – Albert Camus 
12. Orlando – Virginia Woolf 
13. Le monde de Charlie – Stephen Chbosky 
14. Tendre est la nuit – Fitzgerald 
15. La mécanique du cœur – Malzieu 
16. Le cycle d’Ender tome 1 : La stratégie Ender – Card 
17. Running Man – Stephen King 
18. Snuff – Chuck Palahniuk 
19. L’Homme qui rit – Hugo 
20. La Part de l’autre – Eric-Emmanuel Schmitt 

Voici la liste des prix filmographiques : 
1. Pride and Prejudice 
2. Ponyo 
3. From Hell 
4. Pulp Fiction 
5. Fight Club 
6. Scott Pilgrim vs the world 
7. Silence of the lambs 
8. Easy A 
9. Clockwork Orange 
10. Finding Neverland 
11. Interview with the vampire 
12. Millenium ** 
13. Little Miss Sunshine 
14. The Avengers 
15. The Help 
16. The Perks of Being a Wallflower 
17. The Age of Innocence 
18. The Breakfeast Club 
19. Donnie Darko 
20. The Great Gatsby (2013) 

 ** Pour Millenium, vous me dites lequel vous voulez. La version américaine, où l’un des suédois. Si vous voulez le premier, deuxième ou troisième. Je ne veux pas vous en donnez un dont vous ne voulez pas.
Litté-13
Couverture La mauditeTitre original : La Maudite 
Auteur : Guy des Cars 
Parution d’origine : 1954
Pays : France 

Type : Drame, psychologie 
Genre : Roman 

File:Guy des Cars (1977) by Erling Mandelmann.jpgGuy des Cars : Né Guy Augustin Marie Jean de Pérusse des Cars le 6 mai 1911 à Paris, il est issu de la haute noblesse française. Ses maîtres d’école disaient de lui : « Brillant esprit, mauvais élève ». Il part, à l’âge de dix-neuf ans, au Chili, pour mettre fin à une aventure galante et, dès son retour en France, il décide d’embrasser la carrière de journaliste. À vingt-huit ans, il est rédacteur en chef du Jour. En 1940, il écrit son premier roman, L’Officier sans nom. Il écrit de nombreux romans qui ont eu un grand succès : L’Impure, La Brute, La Dame du cirque, Le Château du clown, Les Filles de joie, Le Faussaire, L’Envoûteuse, La Justicière, L’Entremetteuse, La Maudite. On rattache ses œuvres à la catégorie du « roman de gare » : des ouvrages distrayants et superficiels, si bien que les critiques littéraires l’avaient surnommé « Guy des Gares ». Il meurt le 21 décembre 1993 à Paris. 

Résumé : Claude de Varèze a été élevée selon des principes rigoureux dans une ancienne famille de haute Provence. Son enfance et sa jeunesse, dirigées par un père despotique et une gouvernante redoutable, ont été progressivement troublées par des phénomènes sexuels qui donnent à l’héroïne un étrange comportement. Elle n’aura la révélation de son véritable état physiologique que sous le choc : une passion violente et désespérée. Devra-t-elle abandonner l’amour très pur que lui porte le jeune ingénieur Georges Servet au profit d’amours interdites avec la capiteuse et perverse Mariette ? Sera-t-elle contrainte de cacher à un monde hostile l’effroyable secret de sa dualité sexuelle ?

Note : 10/10 
Avis : C’est le premier Guy des Cars que je lis et j’ai bien l’intention d’en lire d’autres. C’est un véritable coup de cœur : j’ai dévoré La Maudite en très peu de temps et j’ai bien envie de le relire une seconde fois. Ce fut un véritable délice : il manie très bien son style, dirige l’histoire et nous entraîne à travers le passé trouble et sombre de Claude que l’on découvre au fur et à mesure. On découvre, aussi, progressivement la famille de Varèze, cette espèce de « légende » qui les entoure. C’est un voile de mystère qui entoure cette famille composée uniquement d’hommes et c’est extrêmement intéressant. À peine l’ai-je ouvert que je ne pouvais plus décrocher : captivant, envoutant jusqu’à la dernière ligne ! 

Chaque personnage a sa propre personnalité, mais Claude reste le plus complexe, le plus complet aussi et le plus intéressant à découvrir. Elle a des manies étranges, un très mauvais caractère et c’est fascinant de suivre son passé. J’adore les histoires de dualité sexuelle, je ne pouvais donc que tomber sou le charme de celle-ci : j’aime la complexité que ça apporte, cette torture que le personnage subit, cette crise qu’il doit traverser. Les autres personnages m’ont tout aussi plu, puisqu’ils font partis de son ténébreux univers dans lequel tous ses secrets sont cachés, mais révélés au lecteur. La gouvernante de Claude est bien trop attachée à elle et se prend pour sa mère : je trouvais qu’elle me faisait pitié, dans un sens, reportant toute son affection à la fille du comte de Varèze qui ne lui rend pas – ce qui est assez compréhensible, puisqu’elle fait presque du harcèlement. 

L’écriture de Guy des Cars est sublime : j’ai adoré son style, j’avais réellement l’impression de faire partie du roman, je voyais très bien les endroits lorsqu’il les décrivait. J’ai encore en mémoire l’image de la bastille, au-dessus de la colline, au-dessus de tout, qui règne en maîtresse, crainte et méprisée. J’étais gourmande : à chaque fois que je finissais un paragraphe, il fallait absolument que j’en dévore un autre, et puis un autre, et puis un autre, alors que j’ai plusieurs autres lectures à terminer. Dès qu’on y plonge, on s’y laisse submergé, il est impossible de le mettre de côté ne serait-ce que pour aller manger. Je n’ai absolument pas été déçue de ma lecture : sincèrement, je le conseille à tous ceux qui hésitent à y toucher. C’est un excellent ouvrage ! 

Extrait : « De fils en fils on aboutit à Melchior de Varèze, le père de Claude, que j’ai très bien connu dans ma jeunesse. Ce fut un homme redoutable : il semblait qu’il eût hérité de tous les défauts de ses ancêtres ! Il commença à observer l’étrangle règle matrimoniale des Varèze en allant chercher sa femme à Anjou. Je n’ai pas connu la comtesse de Varèze, dont ma mère m’a toujours dit le plus grand bien, puisqu’elle mourut – suivvant elle aussi la loi inexorable qui continuait à s’appliquer aux épouses de la famille – quelques heures après la naissance de Claude. Car l’incroyable s’était produit ! La machine monstrueuse, destinée à assurer la dynastie, s’était détraquée : Melchior de Varèze avait une fille ! »
Litté-13
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Rendez-vous-vous initié par Mallou qui s’est inspirée de It’s Monday, What are you reading ? by One Person’s Journey Through World of Books. Ce rendez-vous a été repris par Galleane.



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J'ai trié mes lectures en cours, j'ai décidé de mettre Dracula et Entretien avec un vampire de côté pour les terminer, j'espère, la semaine prochaine. Je veux me concentrer sur certaines pour pouvoir les terminer rapidement.