Litté-13
Spécial Miyazaki !


Depuis quelques temps, je voulais faire un spécial sur Miyazaki et ses films d’animations. Je l’avais mentionné sur mon suivi, sur Livraddict, mais je n’ai jamais pris la peine de le faire, faute de temps et par paresse lorsque j’avais quelques jours pour souffler. 
Le projet est assez fastidieux, puisque je suis une perfectionniste et que je souhaite que tout soit parfait. Mais, l’un de mes chroniqueurs favoris de films, Doug Walker alias Nostalgia Critic, a commencé ce mois-ci son Disneycember : il commente des films de Disney et puisque cet industrie cinématographique américaine possède l’entièreté des droits de diffusion des Studio Ghibli (studio japonais dont Miyazaki est le co-fondateur), il visionne les films de ce studio fétiche. 
Et ces vidéos m’ont donné envie de mener à bien mon projet : des chroniques à propos des films de Miyazaki. Naturellement, les articles ne se suivront pas les uns après les autres, puisqu’il faut beaucoup de recherches et je vais prendre la peine de revisionner chacun des films qu’à produit ou du moins écrit Miyazaki (il y en a treize au total) : je ne me penche pas sur tous les films du Studio Ghibli, puisqu’il y en a deux qui ne sont pas encore disponibles, puis je n’ai pas envie d’écrire une vingtaine d’articles (oui, je suis paresseuse…) et aussi j’adore ce réalisateur, producteur, scénariste et dessinateur qu’est Miyazaki, et puis ce sont ses films qui m’ont fait découvrir le Studio Ghibli. 
Je vais présenter les films sous leur nom anglais, malheureusement pour certains, puisqu’ici bien que les films soient traduits en français, on dirait qu’il leur ait impossible d’offrir des sous-titres français lorsque je les regarde en japonais. Les DVD n’offrent que des sous-titres anglais, comme s’il était impossible de le faire en français. Et puisque je n’aime pas les traductions des animes et films japonais, me voilà réduite aux sous-titres anglais. Et même les titres sont affichés d’abord en anglais, ensuite en français et ce même s’ils sont diffusés au Québec. Alors, désolé si cela vous créer des inconvénients, je me suis habituée aux titres anglais du coup les titres français me rebutent un peu.
Voilà ! J’espère que cet article et les prochains vont vous plaire ! Amusez-vous dans mon univers d’Otaku. 


Rencontre avec Miyazaki 
Les films de Miyazaki et des Studio Ghibli ne passent pas au cinéma, il n’y a même pas de publicité en fait : s’ils passent, se doit être dans les cinémas indépendants mais je n’ai jamais pris la peine de vérifier. Ils sortent directement en DVD, ce n’est que depuis quelques mois que j’ai remarqué que le Studio Ghibli commençait à être populaire au Canada : les films, du moins autre que Princess Mononoke que j’ai aperçu plusieurs fois, depuis des années, commencent à faire leurs entrées sur les tablettes à moins que je n’ai jamais pris la peine de remarquer avant maintenant. Mais ma rencontre s’est faite vers l’âge de sept ans. Le père d’un de mes meilleurs amis de l’époque regardait Princess Mononoke à la télévision. Je me souviens parfaitement de l’animation : la forêt majestueuse, mais aussi les loups, je me souvenais un peu de San mais faiblement sur l’un de ses frères, mais je me souvenais en particulier le dieu-cerf, dont le visage m’avait profondément marqué : il ressemble à un babouin, du moins celui dans The Lion King. Son expression, son magnifique design malgré la splendeur m’avait tout de même terrifié à ce jeune âge. Je ne l’ai malheureusement pas vu dans son entièreté à ce moment, j’ignorais même le titre du film. Ce n’est que plus tard que j’ai reconnu le film de Miyazaki, lorsque je l’ai revu. J’ai aussi vu plusieurs fois dans ma jeunesse des images de Totoro sans savoir d’où il venait. 
C’est Nostalgia Critic (Doug Walker), créateur des Disneycember, qui me l’a fait connaître. Sous son véritable nom, Doug Walker, il avait publié sur son site ses films favoris dont faisait partie, dans les dix premiers, Spirited away : ses commentaires, les extraits présentés et le court synopsis qu’il avait dicté m’avaient fortement intrigué. L’histoire me faisait penser à Alice au pays des merveilles mais aussi Le Magicien d’Oz : une jeune enfant qui voyage dans un monde irrationnel, qui découvre des personnages originaux et hauts en couleur, mais nous y viendrons lorsque nous étudierons ce film. C’est donc de là que viens ma passion de Miyazaki : c’est ainsi que je l’ai découvert et que je ne cesse de redécouvrir à force de visionner ses films. À chaque fois, j’ai l’impression de découvrir un nouvel élément que je n’avais pas remarqué auparavant. Je ne ferai pas, cependant, The Castle of Cagliostro : ce film, mettant en scène Arsène Lupin III, ne m’intéresse pas particulièrement en plus de ne pas être une « création originale » de Miyazaki – même si certains films des Studio Ghibli sont basés sur des mangas ou des romans… Je m’intéresse davantage à la période Ghibli, ou comme c’est le cas de Nausicaä of the Valley of the Wind : « pré-Ghibli ». 


Miyazaki : le cheminement d'un artiste
Hayao Miyazaki est né le 5 janvier 1941. Il est un mangaka, réalisateur de films d’animation japonais et il est le cofondateur du Studio Ghibli avec Isao Takahata. Son enfance est marquée par la Seconde Guerre mondiale, d’ailleurs cet aspect se reflète dans ses œuvres, qui est l’un des thèmes omniprésents. Son père est directeur de Miyazaki Airplane, une entreprise appartenant à l’oncle du jeune Miyazaki qui doit sûrement sa passion de l’aviation à ce contexte familial – aussi présent dans ses films. Il passe donc sa vie auprès d’une mère malade, souffrante de tuberculose pendant plusieurs années : il était d’ailleurs très près d’elle et, selon l’un de ses trois frères, le film Mon Voisin Totoro est en réalité biographique, puisque la mère malade représente la leur. 
Sa passion des mangas lui vient très tôt, alors qu’il découvre certains auteurs tel que, l’un des plus connus et renommé au Japon : Osamu Tezuka. Mais le goût de l’animation lui vient vers l’année 1958, alors qu’est sorti le film The Tale of the White Serpent : il tombe amoureux de l’héroïne ainsi que du film, qui lui a laissé une forte impression. Après avoir obtenu son diplôme en Sciences politiques et économies, il se trouve un emploi au studio Toei, comme intervalliste. Il se fait connaître par son travail à propos du film Garibä no Uchü Ryokö, qu’il jugeait non satisfaisante. Son idée proposée est acceptée et incorporée au projet. C’est au sein de ce studio qu’il fait la connaissance non seulement de son grand ami et co-fondateur des Studio Ghibli, Isao Takajata, mais aussi de sa femme, Akemi Ōta, elle aussi animatrice au sein du studio. Il participe à plusieurs projets : Hustle Punch ; Horus, prince du Soleil ; Minifée ; Le Chat botté (avec sa femme, notamment) et plusieurs autres. 
En 1971, il quitte Toei et rejoint Isao Takahata et Yōichi Kotabe aux studios A-Pro. À cette époque, il s’intéressait déjà au manga et avait déjà fait paraître Sabaku no Tami, son tout premier, de septembre 1969 à mars 1970. Il participe à plusieurs projets, mais son premier film en tant que réalisateur ne se fait qu’en 1979, alors qu’il a rejoint la Tōkyō Movie Shinsha : The Castle of Cagliostro. Son manga, Kaze no tani no Naushika, publié entre février 1982 et mars 1994, connaît un si grand succès qu’il est adapté sur grand écran en 1983, mais nous entrerons dans le vif du sujet lorsque nous serons rendus à ce film… Au fur et à mesure que nous avancerons dans les films, nous avancerons dans sa biographie. 


Totoro la mascotte du Studio
Les Studio Ghibli
Le studio est officiellement créé en juin 1985 par Miyazaki et Takahata, bien qu’en principe le ‘‘groupe’’ du studio existait déjà lors de la création du film Nausicaä of the Valley of the Wind en 1983, mais nous en viendrons. En fait, nous développerons sur le sujet au fur et à mesure que nous avancerons dans les films, afin de constater petit à petit l’influence de cette industrie au Japon mais aussi dans le monde occidental.
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Que lisez-vous ?




Rendez-vous-vous initié par Mallou qui s’est inspirée de It’s Monday, What are you reading ? by One Person’s Journey Through World of Books. Ce rendez-vous a été repris par Galleane.


Ce que j’ai lu la semaine dernière 


Couverture Nos étoiles contrairesNos étoiles contraires : Pour ceux qui ont lu ma chronique, vous savez ce que j’en ai pensé. Ce n’était pas un bon moment de lecture, c’était même ennuyant, cliché, trop simpliste, voir même trop enfantin. Je n’ai pas aimé, et même je me sentais mal de ne pas apprécier puisque tant de monde semble l’avoir adoré. Enfin, ce n’est pas du tout mon type de roman. Ma chronique complète : ici






Couverture Lettre d'une inconnue suivi de La Ruelle au clair de luneLettre d’une inconnue suivi de La Ruelle au clair de lune : J’adore tout simplement Zweig, c’est un excellent auteur, et c’est avec joie que je l’ai retrouvé dans ces deux nouvelles. Bien que je l’ai moins aimé que les trois nouvelles que j’ai lu de lui auparavant – Le joueur d’échec, La Confusion des sentiments et Vingt-quatre heures de la vie d’une femme – j’ai néanmoins passé un très bon moment de lecture avec des personnages aux sentiments complexes qui vivent dans le tourment d’une passion à sens unique.






Ce que je lis

Couverture Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur
Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur : Presqu’achevé, ce roman se révèle pour le moment un excellent moment de lecture. Les descriptions d’Haper Lee sont magnifiques, quant aux conditions des noirs, et je suis à un moment où les gens critiquent la façon dont Hitler traite les Juifs … qui ressemble presqu’à la façon dont eux traitent les noirs – les exclurent, enfermer, etc. 




Couverture Du côté de chez Swann


Du côté de chez Swann : Je n’ai pas repris ma lecture de ce roman depuis quelques semaines, non parce que je ne l’aime pas, mais j’ai été distraire par autre chose – mon récent déménagement. Je ne peux qu’avoir hâte de terminer ce roman, qui est pour moi l’un des plus beaux de la littérature française. 



Couverture Scarlett
Scarlett : Un début prometteur, pour le moment. On voit que l’auteure essaie le plus possible de respecter les personnages de Margaret Mitchell, même si l’on peut constater certaines différences – ce qui est normal, elle n’est pas l’auteure originale de Autant en emporte le vent









Couverture Journal d'une femme de chambreJournal d’une femme de chambre : J’ai peine à avancer, mais je finirai bien par l’achever dès que j’aurai une chance de me replonger dans cette œuvre. Seulement, si les premières pages m’ont emportée, maintenant je ne fais que m’ennuyer. Elle passe plus son temps à raconter des anecdotes chez d’anciens maîtres que sur sa situation présente. Néanmoins, la caricature dressée par l’auteur à propos des gens de l’époque me fait bien rire.








Prochaines lectures


Couverture Les cosaques
Les Cosaques : Dans ma PAL depuis peu, il me tente. Tolstoï est un grand écrivain, avec Anna Karénine, alors j’ai hâte de lire son tout premier roman qui semble prometteur. 









Couverture Petit déjeuner chez TiffanyPetit déjeuner chez Tiffany : J’ai adoré le film, alors voyons s’il en va de même pour ce cours roman, suivi de deux nouvelles.
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Couverture Nos étoiles contrairesTitre original : The fault in our stars 
Titre français : Nos étoiles contraires 
Parution d’origine : 2012 
Parution française : 2013 
Pays : États-Unis 

Type : Jeunesse – Romance 
Genre : Roman 

Résumé : Hazel, 16 ans, est atteinte d’un cancer. Son dernier traitement semble avoir arrêté l’évolution de la maladie, mais elle se sait condamnée. Bien qu’elle s’y ennuie passablement, elle intègre un groupe de soutien, fréquenté par d’autres jeunes malades. C’est là qu’elle rencontre Agustus, un garçon en rémission, qui partage son humour et son goût de la littérature. Entre les deux adolescents, l’attirance est immédiate. Et malgré les réticences d’Hazel, qui a peur de s’impliquer dans une relation dont le temps est compté, leur histoire d’amour commence … les entraînant vite dans un projet un peu fou, ambitieux, drôle et surtout plein de vie. 

Note : 4/10 
Avis : Je n’ai jamais aimé les jeunesses, sauf exception. Et je me suis ennuyée à en mourir en lisant ce roman. Le pire, c’est que je me sens cruelle, puisque plusieurs personnes l’ont lu et adoré. Et moi, je ne l’aime pas du tout. Je trouve l’humour trop enfantin, les personnages sans personnalité réel – ils s’expriment tous de la même manière, sortent les mêmes sortes de blague … -, l’écriture trop simpliste – je ne vois pas du tout une adolescente de seize ans s’exprimer de la sorte, surtout que mes collègues de travail ont pratiquement tous le même âge qu’Hazel et jamais je n’ai entendu l’un d’eux dire « C’est vraiment trop pas juste », ça casse l’ambiance dramatique … - trop de métaphores, trop d’explication par rapport aux métaphores, tellement que ça les tue, ça ne les rend même pas métaphorique, des scènes que je trouvais inutile – une scène pour des œufs brouillés ?? ok ?? - bref, je me suis emmerdée. J’ai plus l’impression d’avoir dépensé mon argent pour rien en prenant ce livre, j’aurai dû le garder et acheter quelque chose que je savais qu’il allait me plaire. Je m’attendais, personnellement, à quelque chose d’un peu plus complexe, de vraiment poignant. Tout le monde semble avoir été touché, pleuré, etc., et moi aux moments les plus tristes, et bien j’étais totalement indifférente. Je n’ai pas l’impression d’avoir lu quelque chose de nouveau ou de recherché, c’est tout simplement les mêmes clichés réitérés, encore et encore. Aucun charme, selon moi, probablement trop de polémique pour rien, je ne sais pas. Je préfère le mettre de côté et tout simplement l’oublier. 

Extrait : « Je les aime, Augustus. Je les aime. »
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Que lisez-vous ?




Rendez-vous-vous initié par Mallou qui s’est inspirée de It’s Monday, What are you reading ? by One Person’s Journey Through World of Books. Ce rendez-vous a été repris par Galleane. Après un an, je remets ces articles de la semaine en cours !



Ce que j’ai lu la semaine dernière :
Couverture Journal à quatre mains

Mes lectures en cours : 

Couverture Du côté de chez SwannCouverture Ne tirez pas sur l'oiseau moqueurCouverture Journal d'une femme de chambreCouverture Nos étoiles contraires


Mes prochaines lectures :
Couverture ScarlettCouverture SoieCouverture Petit déjeuner chez Tiffany
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Couverture La vie et demieTitre : La vie et demie 
Auteur : Sony Labou Tansi 
Parution : 1979 
Pays : Congo 

Type : Drame – Contemporain 
Genre : Roman 

Résumé : Chaïdana et les siens sont le jouet d’une violence sans fin : le Guide Providentiel fait régner sur le peuple de Katamalanasie sa dictature absurde et sanglante. Dans ce pays maudit, les vivants ont à peine le droit de vivre et les morts refusent de mourir. Les guerres, les croyances et les amours se succèdent, déroulant la fable visionnaire d’un monde bien réel. 

Note : 2/10
Avis : Dans tous les livres que j’aie lu dans ma vie, c’est le roman que j’ai le plus détesté. J’ai dû le lire dans le cadre du cours de littérature francophone d’Afrique et des Antilles et je dois vous dire que, pour que je relise cet auteur, il faudra me forcer. 

Le roman n’a pas que des défauts, bien sûr, l’analyse est assez simple à comprendre : la déconstruction du langage face à une société elle-même en dégradation, dans laquelle les rebelles ne sont pas mieux que les dirigeants, car ils sont tous des pommes pourries. Chaïdana se prostitue auprès de ses ennemis pour se venger, ce qui est une mauvaise chose dans le roman … enfin, c’est tout simplement atroce. Je me souviens du moment où elle se fait violer par son père qui est mort, parce qu’elle a osé coucher avec un de leurs ennemis même si elle l’a tué par la suite. Cette fille est tout simplement là pour se faire violer des milliers de fois … sincèrement. L’écriture est incompréhension, les descriptions sont gênantes, tout est affreusement exagéré … Je sais, c’est le but du roman dès le départ, mais on dirait qu’il a tout manœuvré avec maladresse. C’aurait pu être génial, le roman a du potentiel, mais cette lecture fût horrible du début à la fin. Je l’ai abandonné, je ne l’ai même pas terminé pour mon cours – il fallait le lire en février et je l’ai abandonné AUJOURD’HUI, je ne pouvais me résoudre à laisser une lecture inachevé. À chaque fois que je lisais une ligne, c’était un cauchemar, je voulais mourir sur le champ ou du moins me faire arracher les yeux. Pénible. De la première ligne jusqu’où je m’étais rendue. 

Extrait : « Ne cherchons plus, nous avons trouvé : l’homme a été créé pour inventer l’enfer. »
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Couverture La Confusion des sentimentsTitre original : Verwirrung der Gefühle 
Titre français : La Confusion des sentiments 
Auteur : Stefan Zweig 
Parution originale : 1927 
Parution française : 1980 
Pays : Autriche 

Type : Classique – Drame 
Genre : Nouvelle 

Résumé : Au soir de sa vie, un vieux professeur se souvient de l’aventure qui, plus que les honneurs et la réussite de sa carrière, a marqué sa vie. À dix-neuf ans, il a été fasciné par la personnalité d’un de ses maîtres ; l’admiration et la recherche inconsciente d’un Père font alors naître en lui un sentiment mêlé d’idolâtrie, de soumission et d’un amour presque morbide. 

Note : 10/10 
Avis : Zweig fait partie de mes lectures depuis le Joueur d’échec, et il continuera jusqu’à ce que je possède la collection complète de ses œuvres. La Confusion des sentiments est de loin mon préféré, parmi les trois nouvelles que j’aie de lui – celui mentionné plus haut ainsi que Vingt-quatre heures de la vie d’une femme

Personnellement, j’adore les relations humaines présentées dans les œuvres, en particulier la dégradation des relations, le manque de communication entre eux, bref, les malentendus créés – merci, ô, professeurs d’Université, de m’avoir donné ce goût, je dirai plutôt ce plaisir. Dans ce cas-ci, il y a un énorme malentendu entre le professeur et l’élève, maintenant devenu un vieux professeur qui raconte ses souvenirs lorsqu’il était étudiant et qui lui a donné la passion de la philologie – en particulier en études anglaises, tournées vers Shakespeare. 

La relation entre le professeur et le jeune élève est extrêmement complexe - elle fait toute la nouvelle, elle la fait vivre - : non seulement ils s’adorent, se respectent, mais l’élève vient à mépriser son enseignant, voir à adopter les sentiments d’un amoureux éconduit, même jaloux, lorsqu’il s’agit de son maître – surtout lorsqu’il adopte ses petites manies, par exemple s’enfuir plusieurs jours sans jamais dire à quiconque où il va, pendant combien de temps, de ne jamais donner de nouvelles, etc., et sans jamais dévoiler ce qu’il y fait. C’est une relation tumultueuse, fiévreuse, dans laquelle nous sommes transportés. Le reste, les « à-côtés » de l’histoire ne font qu’ajouter un petit plus à celle-ci : la femme du professeur, la relation de l’élève ave celle-ci et aussi celui de son mari, etc. Zweig dans cette nouvelle m’a laissé une forte impression : jamais je ne pouvais décrocher, mais je n’avais pas le choix de le mettre de côté puisque j’étais en examen pendant la lecture de celle-ci. J’ignore si les autres œuvres de Zweig, en matière de fiction, arriveront à surpasser celui-ci, puisqu’il m’a laissé une forte impression, si forte que je crois bien que, lorsque je serai enseignante à l’Université ou au Cégep en littératures, je crois bien la faire lire à mes propres étudiants. 

Extrait : « Jamais encore je n’avais entendu un être humain parler avec tant d’enthousiasme et d’une façon si véritablement captivante ; pour la première fois j’assistais à ce que les Romain appelaient raptus, c’est-à-dire à l’envol d’un esprit au-dessus de lui-même : ce n’était pas pour lui, ni pour les autres, que parlait cet homme à la lèvre enflammée, d’où jaillissait comme le feu intérieur d’un être humain. »
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Couverture Dix heures et demie du soir en étéTitre : Dix heures et demie du soir en été
Auteur : Marguerite Duras
Parution : 1960
Pays : France

Type : Drame – Contemporain
Genre : Roman

Résumé : C’est encore une fois les vacances. Encore une fois les routes d’été. Encore une fois des églises à visiter. Encore une fois dix heures et demie du soir en été. Des Goya à voir. Des orages. Des nuits sans sommeil. Et la chaleur.
Un crime a lieu cependant qui aurait pu, peut-être, changer le cours de ces vacances-là.
Mais au fond qu’est-ce qui peut faire changer le cours des vacances ?

Note : 5/10
Avis : Cette fois-ci, Duras ne m’a pas du tout séduite, et c’est réellement dommage vu le potentiel du roman. Simplement, la tournure que prennent les événements à partir de la moitié du roman m’a ennuyé. C’était dénué de tout sens, à partir donc de la moitié, malgré le début séduisant. J’ai l’impression d’avoir pris une éternité à terminer les quelques centaines de malheureuses pages qui me séparaient de mon but. Ce n’était pas pénible, juste ennuyant. Les personnages : des personnages typiquement durassiens qui n’ont absolument aucune personnalité, excepté le personnage principal, Maria, qui se contente de boire de l’alcool constamment. Je ne comprends absolument pas leurs motivations, soit parce qu’ils sont trop complexes ou tout simplement indéfinissables. Ce n’est pas un roman de Duras que je relirai pour le plaisir, en fait je n’y retoucherai probablement jamais à moins qu’on doive le lire en classe ou bien que j’aie lu une analyse littéraire de l’œuvre qui me ferait enfin comprendre pourquoi les personnages réagissent de cette façon, aussi froide, vide et sans émotions réelles, comme s’ils étaient des automates.


Extrait : « -  Paestra, c’est le nom. Rodrigo Pasestra. »
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Couverture Allah n'est pas obligéTitre : Allah n’est pas obligé 
Auteur : Ahmadou Kourouma 
Parution : 2000 
Pays : France 

Type : Drame 
Genre : Roman 

Résumé : Kalachnikov en bandoulière, Birahima tue des gens pour gagner sa vie. Pas plus haut que le stick d’un officier, cet enfant-soldat du Liberia raconte. L’errance, la guerre, les pillages, les massacres, les copains qui tombent sous les balles … Témoin lucide et fataliste, il nous offre l’image terrifiante d’une Afrique qui sacrifie ses enfants. 

Note : 9/10 
Avis : Ce roman a dû être lu dans le cadre d’un cours sur la littérature francophone d’Afrique et des Antilles. C’est une expérience que je n’ai pas du tout regretté. Dans la langue de la rue, Ahmadou Kourouma nous transporte dans une Afrique violente, dans laquelle les enfants doivent devenir des adultes, des soldats, afin de survivre dans ces moments d’hostilités. Mais jamais on n’est perdu. Que ce soit dans l’action ou le langage. Il utilise constamment un dictionnaire, pour justifier l’emploi des différents mots de différentes langues – français, anglais, malinké, etc. À travers les différents dictionnaires, Birahima nous présente l’Afrique traditionnelle, mais aussi sa déchéance provoquée par des hommes qui ne veulent que le pouvoir, se fichant totalement du sort des plus démunis qui ne sont que des loques. Kourouma ne se gêne pas du tout pour présenter les dirigeants avec leurs véritables nom, qu’il s’amuse à ridiculiser, à les horrifier – bien que, oui, leurs actes sont horribles –, dans le but de nous présenter l’Afrique tel quel le devient, les différentes victimes dont les enfants qui deviennent sauvages, froids, puisqu’ils sont confrontés aux atrocités et doivent les commettre, mais la majorité du temps ils sont sous l’effet de la drogue que les généraux leur donne, puisqu’ils doivent être plus « puissants » - en fait, selon moi, ce serait davantage dans le but de les garder sous leur contrôle en les rendant addictif en plus de les rendre violent. 

Kourouma prend le risque, dans cet œuvre, de donner les véritables noms des dirigeants, comme je l’ai mentionné plus haut, en les ridiculisant, mettant sa propre vie en jeu afin d’offrir un récit réaliste, une satire de la société africaine en pleine dégradation sous les mains des dictatures. Bien que Birahima se montre dure, voir même parfois insensible devant ce qui se passe, j’ai tout de même ressentit de la sensibilité, de la tristesse, du dégoût et du mépris devant les propos de ce jeune garçon qui décrit les hommes et les femmes comme n’étant que de la chair en loques bonne à envoyer se tuer, se prostituer, etc. Le détachement qu’il éprouve face aux situations ne fait que montrer l’urgence de celle-ci, puisque les enfants sont déshumanisés. Un premier roman avec Kourouma, une excellente lecture qui laisse sans voix. 

Extrait : « Maintenant, après m’être présenté, je vais vraiment, vraiment conter ma vie de merde de damnée. »
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Couverture La Trilogie des jumeaux, tome 1 : Le Grand CahierTitre : Le grand cahier 
Auteur : Agota Kristof 
Parution : 1986 
Pays : Suisse 

Type : Drame – Historique 
Genre : Roman 

Résumé : Klaus et Lucas sont jumeaux. La ville est en guerre, et ils sont envoyés à la campagne, chez leur grand-mère. Une grand-mère affreuse, sale et méchant, qui leur mènera la vie dure. Pour surmonter cette atrocité, Klaus et Lucas vont entreprendre seuls une étrange éducation. Dans un style enfantin et cruel, chaque événement de leur existence sera consigné dans un « grand cahier ». 

Note : 10/10 
Avis : Dès que j’ai lu les premières lignes, je ne pouvais plus décrocher. Je n’ai pas cessé de le lire avant de l’avoir terminé, en une soirée, alors que ça faisait un moment que ce n’était pas arrivé depuis un long moment. Je n’ai entendu que du bien de ce roman, et je n’en suis pas du tout déçue. 
Jamais nous ne sommes réellement situés dans le temps, mais puisqu’il s’agit d’une guerre, je suppose que l’auteure l’a écrit par rapport à la guerre qui s’est passée en Hongrie entre les militaires soviétiques et les anti-communistes – elle s’est exilée, à la suite de ce conflit. Les jumeaux doivent apprendre à vivre auprès de leur grand-mère qu’ils rencontrent pour la première fois, alors que leur mère ne peut plus s’occuper d’eux. C’est ainsi que débute l’histoire : on assiste, tout le long, à l’évolution psychologique des jumeaux qui ne forment qu’un, qui jamais ne vont s’identifier individuellement. C’est toujours : « nous disons, nous faisons, etc. », ce qui met en place sans explications la relation entre les deux frères qui ne peuvent se voir l’un sans l’autre. 
L’écriture de Kristof, qui a appris le français en arrivant en Suisse à vingt-et-un ans, est simple mais entraînante. La complexité réside plutôt dans les personnages, en particulier les jumeaux, mais leurs entourages aussi qui semblent vivre selon leurs désirs et non les lois – du moins, les jumeaux et leur grand-mère. Il n’y a aucun héros dans ce roman : ils ont tous des défauts, ils sont tous imbus d’eux-mêmes, bref, ils sont tous des anti-héros ou sinon des personnages neutres. 
Comme le dit L’Express : « Un roman magnifique sur le déracinement, la séparation, l’identité perdue et les destins brisés dans l’étau totalitaire. » Je ne pourrai même pas dire mieux. 

Extrait : « Nous ne voulons plus rougir ni trembler, nous voulons nous habituer aux injures, aux mots qui blessent. »




Couverture La Trilogie des jumeaux, tome 2 : La PreuveTitre : La preuve 

Auteur : Agota Kristof 
Parution : 1988 
Pays : Suisse 

Type : Drame – Historique 
Genre : Roman 

Résumé : Dans un pays en guerre, deux jumeaux se séparent. L’un d’eux franchit la frontière, laissant l’autre désemparé, privé d’une partie de lui-même. Lucas semble vouloir se consacrer au bien. Quand Claus revient, trente ans plus tard, Lucas a disparu. Seule preuve de leur existence commune : le Grand Cahier. 

Note : 9/10 
Avis : Ce n’est pas mon favori, dans la trilogie, mais il reste un excellent livre. Il y a moins de vulgarité que dans le premier, mais on fait face à un univers encore plus noir. On reste avec Lucas, qui se retrouve seul depuis le départ de son jumeau, et qui se sent plus vide de jamais. Si le début m’a enchanté, la fin a été longue, mais c’était tout de même un excellent roman. Peut-être parce que le premier tome est si élevé dans mon estime que je m’attendais à beaucoup venant du tome deux. Mais, jamais je ne me plaindrai de cette lecture qui fût très agréable. L’écriture simple mais particulièrement attirante de l’auteure m’empêchait tout de même de décrocher : je revenais sans cesse vers ce roman, dès que j’avais le temps entre deux travaux scolaires. L’histoire, en tant que tel, comme je l’ai dit est très noir, mais se situe entre la fin de la guerre sous la domination de l’étranger mais aussi entre la fin de cette domination, justement, puisqu’à la fin l’ennemi a quitté le pays qui se retrouve enfin libre. Lucas, comme personnage, est très froid, imbu de lui-même, très complexe, égoïste, mais à la recherche de l’amour de quelqu’un suite au départ de son frère jumeau. Que ce soit avec une femme ou encore avec un enfant handicapé, il les aime un peu trop, jusqu’à causer la perte de l’un des deux d’une manière très tragique. Un deuxième tome parfait comme transition. 

Extrait : « Je n’étais encore qu’un enfant. Mais je n’ai rien oublié. »




Couverture La Trilogie des jumeaux, tome 3 : Le Troisième mensongeTitre : Le troisième mensonge 
Auteur : Agota Kristof 
Parution : 1991 
Pays : Suisse 

Type : Drame – Historique 
Genre : Roman 

Résumé : Et si l’existence était un mensonge ? Au terme de cinquante années d’exil, Lucas revient dans sa ville natale pour y retrouver Claus, son frère jumeau. Ce dernier est devenu écrivain et se fait appeler Claus Lucas. Lors des retrouvailles, il niera l’existence de Lucas. Ce frère existe-t-il vraiment ? Lucas parviendra-t-il à se défaire de son double ? 

Note : 9/10 
Avis : Le dernier tome de la série, et je ne suis pas déçue, bien que je me sois de nouveau attendue à mieux. Mais, c’est tout de même une manière parfaite de terminer une trilogie qui a commencé sur une note très haute. De nouveau, l’écriture de l’auteure m’a envoûté. Elle est simple, mais on voit qu’elle a mûri un peu au fil du processus d’écriture. Ici, c’est des révélations qui nous laissent perplexe. Qu’est-ce que la vérité ? Où sont les véritables événements, dans les trois romans ? Je ne vous dirai pas plus, je n’ai pas envie de vous gâcher la lecture, mais même après avoir terminé ma lecture, je reste avec plusieurs questions qui ne pourront jamais être assouvies, l’auteure étant morte. Je ne peux que supposer plusieurs choses qui peuvent se révéler fausses, mais c’est l’intention de l’auteure. Elle ne veut pas nous dire tout ce qui se passe réellement. Et c’est sur une note sombre, même cruelle, qu’elle nous laisse les questions en suspens. Mais la lecture de cette trilogie dont je n’ai entendu que du bien en valait la peine, énormément. Je suis très heureuse et je vais réitérer l’expérience avec Agota Kristof. Ce troisième tome est sombre, mais beaucoup moins violent que le premier et moins vulgaire, malgré qu’on voit dans les analepses les moments difficiles de la guerre. 

Extrait : « C’est pour toi que je suis revenue. »
Litté-13
Couverture Une si longue lettreTitre original : Une si longue lettre 
Auteur : Mariama Bâ 
Parution d’origine : 1979 
Pays : Sénégal 

Type : Contemporain – Féminisme 
Genre : Roman 

Résumé : Une femme sénégalaise écrit à son amie pendant la réclusion traditionnelle qui suit son veuvage. Elle évoque alors leurs vies, leur rencontre en tant que jeunes étudiantes, leurs mariages, leurs espoirs, leurs déceptions … Une belle façon de parler de la place de la femme au Sénégal, de la polygamie, de l’islam ou de la force des traditions. 

Note : 10/10 
Avis : Ce roman fût une véritable découverte. Je m’intéresse au mouvement féministe depuis longtemps, et depuis mon cours de littérature francophone d’Afrique et des Antilles, je suis intéressée à celui qui émerge là-bas, même si on ne peut pas parler de « féminisme », ce n’est pas la même chose qu’en Occident. Les femmes ont commencé à écrire dans les années 70, en Afrique, et Mariama Bâ a écrit le premier roman féministe africain, qui se révèle être une très belle découverte dont la lecture sera renouvelée, encore et encore. C’est avec une grande sensibilité qu’elle nous livre le récit d’une femme qui, prisonnière d’un mariage polygamique, vit maintenant le deuil de son mari qui l’a délaissé pour une femme de l’âge de sa fille aînée – la meilleur amie de sa fille aînée, d’ailleurs. Si le roman touche une certaine note négative face à ses espérances, sa vie conjugale qui tombe « en ruine » sans qu’elle ne puisse rien y changer, il se termine néanmoins d’une façon très positive, devant un avenir qui semble améliorer tout de même les choses. L’écriture de l’auteure est magnifique, simple, s’inscrit dans un registre familier, mais elle est parfaite. Elle convient au type de récit qu’elle nous livre, au personnage sincère qu’est la narratrice, Ramatoulaye, qui ne se gêne pas pour souffrir elle-même afin de dévoiler à sa meilleure amie ses sentiments, ses rêves brisées, sans jamais entré dans l’exagération, le mélodramatique qui a tendance à gâcher les drames. 

Extrait : Le mot bonheur recouvre bien quelque chose, n’est-ce pas ? J’irai à sa recherche.
Litté-13
Couverture Derrière toute chose exquiseTitre : Derrière toute chose exquise 
Auteur : Sébastien Fritsch 
Parution : 2014 
Pays : France 

Type : Drame 
Genre : Roman 

Résumé : Depuis près de vingt ans, Jonas Burkel photographie toujours la même femme : seul le prénom change. Mais plus que les brunes longilignes au regard perdu, il semble que son vrai grand amour soit ses habitudes : ses disques de piano jazz, ses errances dans Paris … et ces corps féminins dociles et invariables. 

La fille qu’il découvre dans un train de banlieue, accrochée à un roman d’Oscar Wilde, semble la candidate idéale pour prolonger la série : il oublie immédiatement son précédent modèle, imagine déjà sa nouvelle conquête devant son objectif, dans des rues sombres, sous la pluie, sous ses draps … 

L’idée qu’une femme puisse refuser son petit jeu sentimental ne lui traverse même pas l’esprit. Mais comment pourrait-il deviner que, tout comme lui, la lectrice du train n’accepte aucune règle sinon celles qu’elle invente ? Et que tous ceux qui l’approchent doivent s’y plier : jusqu’à y jouer leur vie. 

Note : 2/10 
Avis : J’aimerai remercier Livraddict et l’auteur pour ce partenariat et m’excuser du retard, les études m’ont occupé ensuite l’hospitalisation du père de mon petit ami et mon travail qui ne me lâche pas. Bref, je l’ai enfin terminé et je vous donne enfin mon avis. Les premières lignes m’enchantaient, le premier chapitre était convaincant, mais ensuite sont arrivés les éternels clichés. Bon, je n’ai rien contre les clichés, ils m’emmerdent tout simplement puisqu’ils n’apportent aucune originalité à moins que l’auteur arrive à nous stimuler en « transformant » ces clichés, si l’on veut. Ici, je les ai trouvés fades. L’homme solitaire, intelligent, photographe, prit par la passion du jazz … enfin, la « passion du jazz », il écoute tout simplement un seul en boucle – Oscar Peterson, mais je ne juge pas ses goûts car il est excellent -, qui change constamment de femmes et, d’ailleurs, il n’en prend que des plus jeunes – d’une vingtaine d’années, qui plus est. 

Parlons du personnage : Jonas. C’est probablement le personnage masculin le plus antipathique que j’ai croisé dans mes lectures – et j’ai vu plusieurs « antiféministes » dans les romans, mais celui-ci … non, incapable. La manière dont il traite les femmes m’horrifie, cette chosification bestiale et obscène … Quand il parle d’elles, j’ai pitié d’elles. Quand il traite Margot de folle, c’est elle que je prends en pitié, probablement parce que sa froideur, cet homme imbu de lui-même qui n’éprouve absolument rien me rappelle mon ex … Ah et j’ai remarqué que les femmes qu’il choisit sont souvent des femmes sans ressources, en détresses : jouer le chevalier servant pour ensuite les laisser tomber alors qu’elles viennent de retrouver leur confiance en elle … Non. Au fil de ma lecture, j’espérai vraiment me raccrocher à l’histoire : le style d’écriture de l’auteur est très belle, elle me plaît, mais c’est le personnage le problème, les clichés parsemés ici et là … et finalement, je suis arrivée à une phrase : « Pour la première fois de ma vie, j’ai obéi à une femme. » Et là ce fut fini. Jamais, au grand jamais je ne pouvais aimer ce roman par la suite ou encore m’intéresser à Jonas Burkel et du coup, à l’histoire elle-même qui est quand même confuse par moment – on passe d’une chose à une autre, et j’ai lu des romans beaucoup plus complexes avec des analepses et prolepses beaucoup plus claires que j’ai compris du premier coup … 

Enfin, bref, une lecture extrêmement désagréable, malgré un style remarquable. Le résumé était tentant, il différait de toutes mes lectures du moment, je ne pensais pas non plus tomber sur un personnages aussi sexiste. Et les femmes dans cette œuvre sont aussi vivantes qu’un cadavre. 

Extrait : « Pour la première fois de ma vie, j’ai obéi à une femme. »
Litté-13
Titre original : L’Amant 
Auteur : Marguerite Duras 
Parution d’origine : 1984 
Pays : France 

Type : Contemporain – Autofiction 
Genre : Roman 
Elle était si belle, Marguerite Duras

Résumé : Dans L’Amant, Marguerite Duras reprend sur le ton de la confidence les images et les thèmes qui hantent toute son œuvre. Ses lecteurs vont pouvoir ensuite descendre de ce grand fleuve aux lenteurs asiatiques et suivre la romancière dans tous les méandres du delta, dans la moiteur des rizières, dans les secrets ombreux où elle a développé l’incantation répétitive et obsédante de ses livres, de ses films, de son théâtre. Au sens propre, Duras est ici remontée à ses sources, à sa « scène fondamentale » : ce moment où, vers 1930, sur un bac traversant un bras du Mékong, un Chinois richissime s’approche d’une petite Blanche de quinze ans qu’il va aimer. 

Note : 8.5/10 
Avis : Marguerite Duras est réellement fascinante. Bien que je n’aie lu que très peu d’œuvres d’elle, elle est une auteure que j’affectionne particulièrement, puisqu’elle sait dès les premières lignes comment captiver le lecteur dans un roman riche de sens, malgré un langage simple. C’est dans l’Indochine coloniale française qu’elle nous entraîne, dans une autofiction, où elle nous présente sa jeunesse – elle n’avait que quinze ans et demie – auprès de son amant chinois riche qui avait le double de son âge. Après une courte recherche, j’ai pu constater que cet homme a existé, qu’il est mort au début des années 70 et qu’il, semblerait-il, n’ait jamais cessé de l’aimer, bien qu’il se soit marié et qu’il soit tombé amoureux de la sœur de sa femme. L’histoire, en tant que tel, est magnifique. Le style de Duras est tout simplement envoutant : on ne peut plus poser le roman sans l’avoir terminer au préalable. L’histoire d’amour (si on peut le qualifier ainsi) de l’enfant et du Chinois est captivante : jamais je n’ai éprouvé un dégoût en sachant qu’il avait trente-deux ans et elle quinze ans et demi, elle est bien trop mature pour paraître avoir cet âge. 

Et Duras, ah, une reine de l’autoportrait : le regard des hommes sur la jeune femme, la vieille femme aussi qu’elle était à l’époque de la rédaction, la manière qu’elle a de montrer que finalement, elle est belle, puisque les autres le disent et non elle. C’est intéressant de constater la relation entre les colonisateurs et les chinois : le Chinois, riche, n’est rien comparé à la famille de l’enfant, blanche, française et pourtant pauvre. Le statut social n’empêche pas qu’il soit considéré comme étant inférieur, car il n’est pas « blanc », cette chosification fait par la jeune fille qui veut simplement son argent afin de subvenir aux besoins de sa famille. La relation qu’elle entretient avec sa mère est elle aussi intéressante, puisqu’elle se présente face à une mère tyrannique qui n’aime que son premier enfant qui lui, pourtant, l’aime mal et en profite. En bref, un roman qui m’a charmé et dont je renouvellerai probablement la lecture à quelques reprises. 

Extrait : Quinze ans et demi. Le corps est mince, presque chétif, des seins d’enfant encore, fardée en rose pâle et en rouge. Et puis cette tenue qui pourrait faire qu’on en rie et dont personne ne rit. Je vois bien que tout est là. Tout est là et rien n’est encore joué, je le vois dans les yeux, tout est déjà dans les yeux. Je veux écrire. Déjà je l’ai dit à ma mère : ce que je veux c’est ça, écrire. Pas de réponse la première fois. Et puis elle demande : écrire quoi ? Je dis des livres, des romans. Elle dit durement : après l’agrégation de mathématiques tu écriras si tu veux, ça ne me regardera plus. Elle est contre, ce n’est pas méritant, ce n’est pas du travail, c’est une blague – elle me dira plus tard : une idée d’enfant. 


Titre : L’Amant 
Année : 1992 
Réalisateur : Jean-Jacques Annaud
Acteurs : Jane March – Tony Leung Ka-fai 
Durée : 115 minutes 
Description : Film franco-britannico-vietnamien. 

Résumé : À l’âge de 70 ans, Marguerite Duras nous raconte son adolescence en Indochine et ses « période cachées ». En vrac, l’auteur évoque les relations difficiles avec sa mère, l’amour qu’elle porte pour son petit frère, son amant chinois de 17 ans son aîné, son attirance physique pour une camarade au pensionnat, etc. 

Note : 7/10 
Avis : Marguerite Duras méprisait ce film et en le voyant je peux très bien comprendre pourquoi. Il ne se concentre que sur l’aspect familial et la relation charnelle entre le chinois et l’enfant, mais pourtant je l’aime bien aimé. On ne peut pas vraiment transposer tout le message de Duras dans un film, il y a trop d’éléments. Néanmoins, j’ai bien aimé ce film qui présentait surtout la relation entre le Chinois et l’enfant : destructrice, voire même carrément de la prostitution de la part de la jeune fille qui entre tout juste dans le monde des adultes alors qu’elle en est au seuil. Les images du film sont très belles, l’environnement, du moins l’ambiance créé est entraînante, les deux acteurs jouent parfaitement ensembles, ils sont même bien assortis je trouve, alors que dans le roman c’est un couple assez étrange. Dans l’ensemble, c’était une belle œuvre, mais pas assez pour qu’il devienne l’un de mes films fétiches. Néanmoins, j’ai bien l’intention de le revoir à quelques reprises, simplement pour le plaisir et non pour retrouver le roman de Duras.
Litté-13
Couverture Silhouette ou les miroirs de l'AsieTitre original : Silhouette ou les miroirs de l’Asie 
Auteur : Jean-Pierre Mathé 
Parution d’origine : 2013 
Pays : Inconnu 

Type : Aventure / Récit de voyage 
Genre : Autobiographie 

Résumé : Attention, Objet Littéraire Non Identifié ! Loin des carnets de voyage et de leurs clichés, Jean-Pierre Mathé vous invite à contempler ses miroirs de l’Asie comme on se glisserait sur une couchette pour fumer l’Opium. Tour à tour Silhouette, Pèlerin, Troubadour, … le narrateur aux multiples visages nous mène au-delà de toute image convenue, là où les secrets se cachent dans le brouhaha des foules. Son Asie à lui ne se raconte pas, elle se griffonne ou se peint au couteau avec la frénésie des possédées. 

Note : 4/10 
Avis : Premièrement, j’aimerai remercier Livraddict pour le partenariat et m’excuser de l’énorme retard de cette lecture et cette chronique, quand j’ai postulé je n’avais absolument rien à faire et quand je l’ai eu mes professeurs m’ont donné plusieurs travaux jusqu’à la fin de ma session, entre mon travail et mes devoirs je n’avais aucun temps libre pour respirer. Je m’excuse donc au staff mais aussi à la maison d’édition et à l’auteur. 

Le livre ne m’a pas du tout plu. Si le résumé me tentait, la lecture fut difficile, très difficile. Tout d’abord, les passages au « tu » m’ont agressé. Au « je », pour s’identifier au personnage, aurait été mieux, même si, oui, tout le monde le fait. Mais le « tu » est agressant, c’est comme si on essayait de me donner un ordre, me donner une action que je n’ai pas accompli. De plus, il passait du « tu » au « il ». Peut-être que c’était un effet de style, mais pour moi il n’a pas réussi. Il faut assumer le choix, soit « il » soit « tu », surtout que ce n’était pas une narration différente par chapitre, non, ça changeait carrément d’un coup. Un style qui ne m’a pas plu, car il n’y a aucune transition entre les deux. Les images de l’Asie ne m’ont pas convaincu, peut-être parce que c’est une expérience personnelle, mais pourtant l’Indochine de Duras je peux aisément me l’imaginer … Néanmoins, je dois avouer que les routes de l’Inde furent intéressantes, puisque je ne connais pas vraiment cette partie de l’Asie, mais, comme j’ai pu le constater dans les chroniques des deux autres lectrices, j’aurais aimé voir la Chine, le Japon. En fait, je m’attendais totalement à autre chose en choisissant de participer au partenariat et, pour tout avouer, j’ai failli abandonner. Je m’attendais pas à lire un récit de voyage plutôt spirituel. 

Extrait : « Stimulé par la beauté, l’étrangeté de ce pays et de cette civilisation qui jaillissent vers lui en gerbes incessantes, vibrantes et colorées, ton esprit se découvre d’incomparables facultés. Comme une aurore nouvelle après des années de grisaille existentielle, s’éveille en lui une capacité à l’émerveillement aussi vive qu’inattendue. Cette petite réalité de ta vie occidentale, que tu pensais être La Réalité, s’estompe au présent de la Vie qui t’envahit alors, lumineuse, débordante, impétueuse, en abondance absolue, en inendiguable mouvance. »