Litté-13
Couverture La Confusion des sentimentsTitre original : Verwirrung der Gefühle 
Titre français : La Confusion des sentiments 
Auteur : Stefan Zweig 
Parution originale : 1927 
Parution française : 1980 
Pays : Autriche 

Type : Classique – Drame 
Genre : Nouvelle 

Résumé : Au soir de sa vie, un vieux professeur se souvient de l’aventure qui, plus que les honneurs et la réussite de sa carrière, a marqué sa vie. À dix-neuf ans, il a été fasciné par la personnalité d’un de ses maîtres ; l’admiration et la recherche inconsciente d’un Père font alors naître en lui un sentiment mêlé d’idolâtrie, de soumission et d’un amour presque morbide. 

Note : 10/10 
Avis : Zweig fait partie de mes lectures depuis le Joueur d’échec, et il continuera jusqu’à ce que je possède la collection complète de ses œuvres. La Confusion des sentiments est de loin mon préféré, parmi les trois nouvelles que j’aie de lui – celui mentionné plus haut ainsi que Vingt-quatre heures de la vie d’une femme

Personnellement, j’adore les relations humaines présentées dans les œuvres, en particulier la dégradation des relations, le manque de communication entre eux, bref, les malentendus créés – merci, ô, professeurs d’Université, de m’avoir donné ce goût, je dirai plutôt ce plaisir. Dans ce cas-ci, il y a un énorme malentendu entre le professeur et l’élève, maintenant devenu un vieux professeur qui raconte ses souvenirs lorsqu’il était étudiant et qui lui a donné la passion de la philologie – en particulier en études anglaises, tournées vers Shakespeare. 

La relation entre le professeur et le jeune élève est extrêmement complexe - elle fait toute la nouvelle, elle la fait vivre - : non seulement ils s’adorent, se respectent, mais l’élève vient à mépriser son enseignant, voir à adopter les sentiments d’un amoureux éconduit, même jaloux, lorsqu’il s’agit de son maître – surtout lorsqu’il adopte ses petites manies, par exemple s’enfuir plusieurs jours sans jamais dire à quiconque où il va, pendant combien de temps, de ne jamais donner de nouvelles, etc., et sans jamais dévoiler ce qu’il y fait. C’est une relation tumultueuse, fiévreuse, dans laquelle nous sommes transportés. Le reste, les « à-côtés » de l’histoire ne font qu’ajouter un petit plus à celle-ci : la femme du professeur, la relation de l’élève ave celle-ci et aussi celui de son mari, etc. Zweig dans cette nouvelle m’a laissé une forte impression : jamais je ne pouvais décrocher, mais je n’avais pas le choix de le mettre de côté puisque j’étais en examen pendant la lecture de celle-ci. J’ignore si les autres œuvres de Zweig, en matière de fiction, arriveront à surpasser celui-ci, puisqu’il m’a laissé une forte impression, si forte que je crois bien que, lorsque je serai enseignante à l’Université ou au Cégep en littératures, je crois bien la faire lire à mes propres étudiants. 

Extrait : « Jamais encore je n’avais entendu un être humain parler avec tant d’enthousiasme et d’une façon si véritablement captivante ; pour la première fois j’assistais à ce que les Romain appelaient raptus, c’est-à-dire à l’envol d’un esprit au-dessus de lui-même : ce n’était pas pour lui, ni pour les autres, que parlait cet homme à la lèvre enflammée, d’où jaillissait comme le feu intérieur d’un être humain. »
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