Litté-13
Titre original : Le corps de mon frère
Auteur : Lynn Diamond 
Parution d’origine : 2002 
Pays : Canada (Québec) 

Type : Contemporain 
Genre : Autofiction 

Une auteure de talent : Lynn Diamond est née en 1958 dans une famille aisée, dont le frère aîné Michel, schizophrène, a disparu. Plusieurs de ses textes ont été lus sur les ondes de Radio-Canada et, plus récemment, elle a dirigé un numéro sur le Québec pour la revue poétique française Lieux d’être. Celle qu’on a déjà surnommé « la chercheuse d’âme » figure assurément parmi les plus talentueuses romancières du Québec actuel. 

Résumé : Une famille aisée de Trois-Rivières, un père fabuleux mais buveur et joueur, une mère frustrée en dépit de la vie facile qu’elle mène, une narratrice lunatique et dévoreuse de littérature, un frère schizophrène qui disparaît peu après avoir été interné. 
Vingt ans passent. La narratrice rencontre un jour un homme qui lui raconte, par bribes, comment il a fait disparaître le corps de son frère. Jusqu’où la soif de l’argent peut-être corrompre les sentiments les plus nobles ? Dans cette réalité si complexe, où est le vrai et où est le faux ? 
Par ce drame pourtant si particulier, l’auteure réussit à rejoindre l’universel. 

Note : 10/10 
Avis : Un livre obligatoire que j’ai dû lire dans le cadre du cours Littérature et la femme : j’ai été enchantée de cette découverte et j’ai l’intention de réitérer l’expérience avec cette auteure ! J’ai même envie de le relire, à le tenir ainsi dans mes mains. Bien que ce soit basé sur la vie de l’auteure, la perte de son frère schizophrène qu’ils n’ont jamais retrouvé, j’ai su me distancier de ce détail puisque je ne sais pas quand apparaît la fiction.

L’aspect le plus intéressant est le rapport au corps, celui de son frère, qu’il soit présent ou non au niveau physique. La narratrice est sans cesse confrontée à différents espaces, extérieures et intérieures, qui semblent l’enfermer, que ce soit l’hôtel, l’hôpital, l’hôpital psychiatrique, la propre maison de son enfance, bref, elle semble sans cesse confinée que ce soit au niveau physique et psychologique. Quant à l’écriture de l’auteure, elle est très belle, les chapitres montrent des fragments de ses souvenirs qu’elle revisite au fur et à mesure. J’avais l’impression d’être proche de la narratrice, qui dévoilait chaque scène sans cacher les détails les plus choquants, comme si je lisais ses confessions. Probablement que Lynn Diamond avait besoin d’écrire cette autofiction pour se soulager d’un lourd poids et, en quelque sorte, faire finalement le deuil de son frère. 

Extrait : J’ai refermé la porte. Je me suis assise, j’ai posé mon cœur sur la table et le sang de mon frère s’écoulait tout à côté de moi sur la feuille blanche.
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