Litté-13
Couverture La vie et demieTitre : La vie et demie 
Auteur : Sony Labou Tansi 
Parution : 1979 
Pays : Congo 

Type : Drame – Contemporain 
Genre : Roman 

Résumé : Chaïdana et les siens sont le jouet d’une violence sans fin : le Guide Providentiel fait régner sur le peuple de Katamalanasie sa dictature absurde et sanglante. Dans ce pays maudit, les vivants ont à peine le droit de vivre et les morts refusent de mourir. Les guerres, les croyances et les amours se succèdent, déroulant la fable visionnaire d’un monde bien réel. 

Note : 2/10
Avis : Dans tous les livres que j’aie lu dans ma vie, c’est le roman que j’ai le plus détesté. J’ai dû le lire dans le cadre du cours de littérature francophone d’Afrique et des Antilles et je dois vous dire que, pour que je relise cet auteur, il faudra me forcer. 

Le roman n’a pas que des défauts, bien sûr, l’analyse est assez simple à comprendre : la déconstruction du langage face à une société elle-même en dégradation, dans laquelle les rebelles ne sont pas mieux que les dirigeants, car ils sont tous des pommes pourries. Chaïdana se prostitue auprès de ses ennemis pour se venger, ce qui est une mauvaise chose dans le roman … enfin, c’est tout simplement atroce. Je me souviens du moment où elle se fait violer par son père qui est mort, parce qu’elle a osé coucher avec un de leurs ennemis même si elle l’a tué par la suite. Cette fille est tout simplement là pour se faire violer des milliers de fois … sincèrement. L’écriture est incompréhension, les descriptions sont gênantes, tout est affreusement exagéré … Je sais, c’est le but du roman dès le départ, mais on dirait qu’il a tout manœuvré avec maladresse. C’aurait pu être génial, le roman a du potentiel, mais cette lecture fût horrible du début à la fin. Je l’ai abandonné, je ne l’ai même pas terminé pour mon cours – il fallait le lire en février et je l’ai abandonné AUJOURD’HUI, je ne pouvais me résoudre à laisser une lecture inachevé. À chaque fois que je lisais une ligne, c’était un cauchemar, je voulais mourir sur le champ ou du moins me faire arracher les yeux. Pénible. De la première ligne jusqu’où je m’étais rendue. 

Extrait : « Ne cherchons plus, nous avons trouvé : l’homme a été créé pour inventer l’enfer. »
Litté-13
Couverture La Confusion des sentimentsTitre original : Verwirrung der Gefühle 
Titre français : La Confusion des sentiments 
Auteur : Stefan Zweig 
Parution originale : 1927 
Parution française : 1980 
Pays : Autriche 

Type : Classique – Drame 
Genre : Nouvelle 

Résumé : Au soir de sa vie, un vieux professeur se souvient de l’aventure qui, plus que les honneurs et la réussite de sa carrière, a marqué sa vie. À dix-neuf ans, il a été fasciné par la personnalité d’un de ses maîtres ; l’admiration et la recherche inconsciente d’un Père font alors naître en lui un sentiment mêlé d’idolâtrie, de soumission et d’un amour presque morbide. 

Note : 10/10 
Avis : Zweig fait partie de mes lectures depuis le Joueur d’échec, et il continuera jusqu’à ce que je possède la collection complète de ses œuvres. La Confusion des sentiments est de loin mon préféré, parmi les trois nouvelles que j’aie de lui – celui mentionné plus haut ainsi que Vingt-quatre heures de la vie d’une femme

Personnellement, j’adore les relations humaines présentées dans les œuvres, en particulier la dégradation des relations, le manque de communication entre eux, bref, les malentendus créés – merci, ô, professeurs d’Université, de m’avoir donné ce goût, je dirai plutôt ce plaisir. Dans ce cas-ci, il y a un énorme malentendu entre le professeur et l’élève, maintenant devenu un vieux professeur qui raconte ses souvenirs lorsqu’il était étudiant et qui lui a donné la passion de la philologie – en particulier en études anglaises, tournées vers Shakespeare. 

La relation entre le professeur et le jeune élève est extrêmement complexe - elle fait toute la nouvelle, elle la fait vivre - : non seulement ils s’adorent, se respectent, mais l’élève vient à mépriser son enseignant, voir à adopter les sentiments d’un amoureux éconduit, même jaloux, lorsqu’il s’agit de son maître – surtout lorsqu’il adopte ses petites manies, par exemple s’enfuir plusieurs jours sans jamais dire à quiconque où il va, pendant combien de temps, de ne jamais donner de nouvelles, etc., et sans jamais dévoiler ce qu’il y fait. C’est une relation tumultueuse, fiévreuse, dans laquelle nous sommes transportés. Le reste, les « à-côtés » de l’histoire ne font qu’ajouter un petit plus à celle-ci : la femme du professeur, la relation de l’élève ave celle-ci et aussi celui de son mari, etc. Zweig dans cette nouvelle m’a laissé une forte impression : jamais je ne pouvais décrocher, mais je n’avais pas le choix de le mettre de côté puisque j’étais en examen pendant la lecture de celle-ci. J’ignore si les autres œuvres de Zweig, en matière de fiction, arriveront à surpasser celui-ci, puisqu’il m’a laissé une forte impression, si forte que je crois bien que, lorsque je serai enseignante à l’Université ou au Cégep en littératures, je crois bien la faire lire à mes propres étudiants. 

Extrait : « Jamais encore je n’avais entendu un être humain parler avec tant d’enthousiasme et d’une façon si véritablement captivante ; pour la première fois j’assistais à ce que les Romain appelaient raptus, c’est-à-dire à l’envol d’un esprit au-dessus de lui-même : ce n’était pas pour lui, ni pour les autres, que parlait cet homme à la lèvre enflammée, d’où jaillissait comme le feu intérieur d’un être humain. »
Litté-13
Couverture Dix heures et demie du soir en étéTitre : Dix heures et demie du soir en été
Auteur : Marguerite Duras
Parution : 1960
Pays : France

Type : Drame – Contemporain
Genre : Roman

Résumé : C’est encore une fois les vacances. Encore une fois les routes d’été. Encore une fois des églises à visiter. Encore une fois dix heures et demie du soir en été. Des Goya à voir. Des orages. Des nuits sans sommeil. Et la chaleur.
Un crime a lieu cependant qui aurait pu, peut-être, changer le cours de ces vacances-là.
Mais au fond qu’est-ce qui peut faire changer le cours des vacances ?

Note : 5/10
Avis : Cette fois-ci, Duras ne m’a pas du tout séduite, et c’est réellement dommage vu le potentiel du roman. Simplement, la tournure que prennent les événements à partir de la moitié du roman m’a ennuyé. C’était dénué de tout sens, à partir donc de la moitié, malgré le début séduisant. J’ai l’impression d’avoir pris une éternité à terminer les quelques centaines de malheureuses pages qui me séparaient de mon but. Ce n’était pas pénible, juste ennuyant. Les personnages : des personnages typiquement durassiens qui n’ont absolument aucune personnalité, excepté le personnage principal, Maria, qui se contente de boire de l’alcool constamment. Je ne comprends absolument pas leurs motivations, soit parce qu’ils sont trop complexes ou tout simplement indéfinissables. Ce n’est pas un roman de Duras que je relirai pour le plaisir, en fait je n’y retoucherai probablement jamais à moins qu’on doive le lire en classe ou bien que j’aie lu une analyse littéraire de l’œuvre qui me ferait enfin comprendre pourquoi les personnages réagissent de cette façon, aussi froide, vide et sans émotions réelles, comme s’ils étaient des automates.


Extrait : « -  Paestra, c’est le nom. Rodrigo Pasestra. »
Litté-13
Couverture Allah n'est pas obligéTitre : Allah n’est pas obligé 
Auteur : Ahmadou Kourouma 
Parution : 2000 
Pays : France 

Type : Drame 
Genre : Roman 

Résumé : Kalachnikov en bandoulière, Birahima tue des gens pour gagner sa vie. Pas plus haut que le stick d’un officier, cet enfant-soldat du Liberia raconte. L’errance, la guerre, les pillages, les massacres, les copains qui tombent sous les balles … Témoin lucide et fataliste, il nous offre l’image terrifiante d’une Afrique qui sacrifie ses enfants. 

Note : 9/10 
Avis : Ce roman a dû être lu dans le cadre d’un cours sur la littérature francophone d’Afrique et des Antilles. C’est une expérience que je n’ai pas du tout regretté. Dans la langue de la rue, Ahmadou Kourouma nous transporte dans une Afrique violente, dans laquelle les enfants doivent devenir des adultes, des soldats, afin de survivre dans ces moments d’hostilités. Mais jamais on n’est perdu. Que ce soit dans l’action ou le langage. Il utilise constamment un dictionnaire, pour justifier l’emploi des différents mots de différentes langues – français, anglais, malinké, etc. À travers les différents dictionnaires, Birahima nous présente l’Afrique traditionnelle, mais aussi sa déchéance provoquée par des hommes qui ne veulent que le pouvoir, se fichant totalement du sort des plus démunis qui ne sont que des loques. Kourouma ne se gêne pas du tout pour présenter les dirigeants avec leurs véritables nom, qu’il s’amuse à ridiculiser, à les horrifier – bien que, oui, leurs actes sont horribles –, dans le but de nous présenter l’Afrique tel quel le devient, les différentes victimes dont les enfants qui deviennent sauvages, froids, puisqu’ils sont confrontés aux atrocités et doivent les commettre, mais la majorité du temps ils sont sous l’effet de la drogue que les généraux leur donne, puisqu’ils doivent être plus « puissants » - en fait, selon moi, ce serait davantage dans le but de les garder sous leur contrôle en les rendant addictif en plus de les rendre violent. 

Kourouma prend le risque, dans cet œuvre, de donner les véritables noms des dirigeants, comme je l’ai mentionné plus haut, en les ridiculisant, mettant sa propre vie en jeu afin d’offrir un récit réaliste, une satire de la société africaine en pleine dégradation sous les mains des dictatures. Bien que Birahima se montre dure, voir même parfois insensible devant ce qui se passe, j’ai tout de même ressentit de la sensibilité, de la tristesse, du dégoût et du mépris devant les propos de ce jeune garçon qui décrit les hommes et les femmes comme n’étant que de la chair en loques bonne à envoyer se tuer, se prostituer, etc. Le détachement qu’il éprouve face aux situations ne fait que montrer l’urgence de celle-ci, puisque les enfants sont déshumanisés. Un premier roman avec Kourouma, une excellente lecture qui laisse sans voix. 

Extrait : « Maintenant, après m’être présenté, je vais vraiment, vraiment conter ma vie de merde de damnée. »