Litté-13
Couverture Les caprices de MarianneTitre original : Les caprices de Marianne 
Auteur : Alfred de Musset 
Parution : 1833 
Pays : France

Type : Théâtre 
Genre : Tragi-comédie 
Mouvement : Romantisme 

Édition : inconnu – lut sous format PDF 
Collection : inconnu – lut sous format PDF 
Nombre de pages : 74 p.

Résumé : La pièce raconte l’histoire de Cœlio, un jeune homme amoureux qui rêve de conquérir Marianne, épouse du juge Claudio. Mais tout ne se produira pas comme il l’avait espéré. 

Note : 19/20
Avis : Cette pièce d’Alfred de Musset est vue du point de vue des hommes : Marianne, même si certains ne l’aimeront probablement pas, est en réalité une victime comme tous les autres. Son mari la croit d’adultère alors qu’elle n’a rien fait et on lui impose un amant : lorsqu’elle refuse celui-ci, elle est accusée de tous les maux, insultés, alors qu’en réalité de Musset nous peint un portrait de la société de cette époque qui est des plus tristes : celui des Femmes. Si elle a un amant, c’est une «femme perdue», et si elle éconduit un amant, alors elle est accusée de ne pas avoir de cœur, d’être une succube, perfide. De Musset déclarait que c’était une comédie, mais il y a plusieurs scènes tragiques : son humour est plutôt subtile et j’adore. Le moment où les deux cousins se parlent, hypocritement, en se donnant à chacun des noms plus ou moins insultants mais qui réfèrent au métier de chacun est tout simplement hi-la-rant ! Il y a plusieurs scènes, comme ça, dont l’humour est présent, même lors de certaines scènes dramatiques. Les personnages sont très présents : on ne peut pas facilement les oublier, ils sont si important qu’on ne les oublie pas, ils ont chacun leur personnalité. Mais le plus complexe reste Marianne, selon moi, puisqu’elle change assez souvent de comportement et d’avis, au fil de la pièce, car elle réfléchit. On ne la voit pas si souvent, on ne peut pas observer son évolution ni même ses réflexions, c’est peut-être ce qui la rend complexe. C’est une très belle pièce, qui dénonce en partie le comportement des hommes, tout en montrant de manière horrible Marianne, mais on peut très bien voir la touche d’humour chez Musset qui a, d’ailleurs, une très belle plume.  

Extrait : MARIANNE. – Mon cher cousin, est-ce que vous ne plaignez pas le sort des femmes ? Voyez un peu ce qui m’arrive : il est décrété par le sort que Coelio m’aime, ou qu’il croit m’aimer, lequel Coelio le dit à ses amis, lesquels amis décrètent à leur tour que, sous peine de mort, je serai sa maîtresse. La jeunesse napolitaine daigne m’envoyer en votre personne un digne représentant chargé de me faire savoir que j’ai à aimer ledit seigneur Coelio d’ici à une huitaine de jours. Pesez cela, je vous en prie. Si je me rends, que dira-t-on de moi ? N’est-ce pas une femme bien abjecte que celle qui obéit à point nommé, à l’heure convenue, à une pareille proposition ? Ne va-t-on pas la déchirer à belles dents, la montrer au doigt et faire de son nom le refrain d’une chanson à boire ? Si elle refuse, au contraire, estil un monstre qui lui soit comparable ? Est-il une statue plus froide qu’elle, et l’homme qui lui parle, qui ose l’arrêter en place publique son livre de messe à la main, n’a-t-il pas le droit de lui dire : Vous êtes une rose du Bengale sans épines et sans parfum ? 
OCTAVE. – Cousine, cousine, ne vous fâchez pas. 
MARIANNE. – N’est-ce pas une chose bien ridicule que l’honnêteté et la foi jurée ? que l’éducation d’une fille, la fierté d’un cœur qui s’est figuré qu’il vaut quelque chose, et qu’avant de jeter au vent la poussière de sa fleur chérie, il faut que le calice en soit baigné de larmes, épanoui par quelques rayons de soleil, entr’ouvert par une main délicate ? Tout cela n’est-il pas un rêve, une bulle de savon qui, au premier soupir d’un cavalier à la mode, doit s’évaporer dans les airs ? 
OCTAVE. – Vous vous méprenez sur mon compte et sur celui de Coelio. 
MARIANNE. – Qu’est-ce après tout qu’une femme ? L’occupation d’un moment, une coupe fragile qui renferme une goutte de rosée, qu’on porte à ses lèvres et qu’on jette par-dessus son épaule. Une femme ! c’est une partie de plaisir ! Ne pourrait-on pas dire, quand on en rencontre une : voilà une belle nuit qui passe ? Et ne seraitce pas un grand écolier en de telles matières que celui qui baisserait les yeux devant elle, qui se dirait tout bas : « Voilà peut-être le bonheur d’une vie entière », et qui la laisserait passer ? (Elle sort.)



32/100
Litté-13
Couverture Las Vegas ParanoTitre original : Fear and Loathing in Las Vegas : a Savage Journey to the Heart of the American Dream 
Titre français : Las Vegas parano 
Auteur : Hunter S. Thompson 
Parution : 1972 
Pays : États-Unis 

Type : Roman 
Genre : Journalisme Gonzo 
Mouvement : Nouveau journalisme 

Édition : Gallimard 
Collection : Folio 
Traducteur : Philippe Mikriammos 
Nombre de pages : 297 p. 

Quatrième de couverture : Le journaliste Raoul Duke et son avocat, le célèbre Docteur Gonzo, partent pour Las Vegas. Après soixante-dix heures sans sommeil, un enlèvement, de sauvages poursuites sur l’autoroute et deux chambres d’hôtel dévastées, trouveront-ils le Rêve Américain ? 

Note : 16/20
Avis : Las Vegas parano … c’est déjanté ! C’est un tout nouveau style, une nouvelle façon de critiquer : ici, Thompson a utilisé le Journalisme Gonzo (raconté les faits tels qui se sont produits, enfin ses expériences personnelles de son point de vue) pour mettre en lumière le début des années 70 aux États-Unis. L’époque du «peace and love» est terminée, la drogue est désormais interdite. Les gens sont à la recherche du fameux Rêve Américain toujours promis : partir de rien et s’enrichir. C’est que Raoul Duke et son avocat, le Docteur Gonzo, recherchent en parti, tout en nous montrant les événements qui se produisent à Las Vegas en 1971 : la célèbre course du 400 Mint, la convention des policiers dans le but de les informer sur les drogues … Thompson ne mâche pas ses mots et chaque événement est réel, puisqu’il a enregistré tout le long de son périple chaque parole prononcé, chaque mouvement, chaque destination … bien qu’on peut se demander si réellement tout c’est passé ainsi, puisqu’il était sous l’effet de drogues lui-même.

C’est un style assez particulier qui déstabilise un peu au début, si l’on n’est pas habitué (je suis familière avec les classiques, en particulier ceux du 19e siècle), mais on s’y fait très rapidement. Il a un humour bien à lui, même les moments qui peuvent nous rendre mal à l’aise il les tourne de manière à ce que ce soit ‘‘comique’’, que ce soit son but ou non. Duke et son avocat ressemblent à des cyniques : ils recherchent le Rêve Américain et tentent de l’atteindre, à leur manière, même s’ils semblent savoir que ce qu’ils croient l’être ne dura pas bien longtemps. Et puisque les destins d’Oscar Zeta Acosta, alias docteur Gonzo, et Thompson, alias Duke, sont tragiques, on peut facilement en déduire qu’ils ont été déçu par le Rêve Américain (même si on ne saura probablement jamais ce qui est arrivé à Acosta, disparu dans des circonstances mystérieuses depuis 1974, pour Thompson il s’est suicidé en 2005). Mais peut-être que je me trompe … enfin, c’est l’impression que m’a laissé Las Vegas parano et j’ai bien l’intention de lire de nouveau Thompson.  

Extrait : « Vous êtes tous pareils, les gens de Samoa, lui répliquai-je ; vous n’avez aucune foi en l’honnêteté de la culture blanche. Seigneur, il n’y a pas une heure, nous étions assis dans cet infâme établissement de bains, fauchés comme les blés et paralysés pour tout le week-end, et voilà qu’un parfait inconnu appelle de New York pour me dire d’aller à Las Vegas et au diable les frais – puis il m’envoie dans un vague bureau de Beverley Hills où une autre parfait inconnue me refile trois cents dollars recta sans la moindre raison … je te le dis, mon petit bonhomme, voilà le Rêve Américain en pleine action ! Nous serions des imbéciles de ne pas nous caler sur cette étrange torpille et de ne pas rester en selle jusqu’au bout. »


31/100
Litté-13
Couverture Ubu roiTitre original : Ubu roi
Auteur : Alfred Jarry
Parution : 1896
Pays : France

Type : Théâtre
Genre : Comédie, absurde
Mouvement : ‘Pataphysique

Édition : inconnu – lut sous format PDF
Collection : inconnu – lut sous format PDF
Nombre de pages : 190 p.

Résumé : Poussé par son ignoble épouse, le Père Ubu renverse le roi de Pologne, son bienfaiteur, et massacre sa famille et les nobles du royaume. Désormais ‘‘roi de Pologne et d’Aragon’’, ‘‘maître des Phynances’’ et ‘‘docteur en pataphysique’’, il étale la couardise, l’avidité et la vulgarité qui feront de lui le modèle de l’usurpateur totalitaire.

Note : 15/20
Avis : Alfred Jarry a tenté de rehausser la comédie, considéré pendant des siècles comme étant le théâtre pour les pauvres, en écrivant Ubu Roi. Et il a très bien réussi : il a utilisé quelques concepts de la tragédie afin de les tourner au ridicule. Néanmoins, je dois avouer que cette pièce me laisse plus ou moins perplexe. Bien que j’ai ri, l’humour date d’il y a plus de cent ans, alors à certains moments il était plus lourd qu’autre chose, mais on comprend très bien l’intention de Jarry de se moquer ce que les gens riches, les nobles considèrent comme étant de l’art. Le Père Ubu est un homme horrible, peureux, qui ne veut que s’enrichir. Il met sur le dos de tout le monde ses fautes, il est incapable de se battre mais lorsque la guerre est terminée il s’invente des exploits alors qu’il n’a absolument rien fait excepté se trouver une cachette. Ce fut une lecture divertissante ainsi qu’amusante.

Extrait : ‘‘ PÈRE UBU – Eh bien, capitaine, avez-vous bien dîné ?
CAPITAINE BORDURE – Fort bien, monsieur, sauf la merdre.
PÈRE UBU – Eh ! la merdre n’était pas mauvaise.
MÈRE UBU – Chacun son goût. ’’


23/100
Litté-13
Couverture Nétotchka NezvanovaTitre original : Nétotchka Nezvanova 
Titre français : Nétotchka Nezvanova 
Auteur : Fiodor Dostoïevski 
Parution : 1849
Pays : Russie 

Type : Roman (inachevé) 
Genre : Drame 
Mouvement : Réalisme 

Édition : inconnu – roman lut sous version PDF 
Collection : inconnu – roman lut sous version PDF 
Traducteur : J.-W Bienstock 
Nombre de pages : 369 p. 

Résumé : Nétotchka Nezvanova, écrit entre 1847 et 1849, alors que Dostoïevski n’avait pas trente ans, met en scène une jeune orpheline amoureuse de son beau-père – violoniste peut-être génial mais alcoolique -, puis attirée par la fille de l’homme qui finalement la recueille et l’éduque. Chemin faisant, au gré de sa vie chaotique, se révèle sa passion pour le chant. 

Note : 20/20 
Avis : Ce roman de Dostoïevski est un vrai petit bijou. Il ne raconte pas uniquement l’histoire de cette orpheline, mais il raconte en vérité l’histoire de la société russe, de personnages pathétiques, qui ont des secrets les uns et les autres, des défauts, des ambitions, tous orgueilleux et secrets. Nétotchka est une petite fille sensible, abandonnée à elle-même dès son plus jeune âge et qui aime passionnément et même un peu trop. Elle vit bien trop dans son imagination, créant ainsi une gamine un peu trop rêveuse et bien trop violente dans ses sentiments mais c’est ce qui la rend intéressante : on voit les personnages qui l’entourent évolués dans son monde. Elle les aime, les déteste … bref, elle est bien trop prise dans sa tête !, mais sa perspective rend, selon moi, les choses plus dramatiques et même plus beaux. Et Nétotchka n’est pas aussi stupide et naïve que les autres le croient : elle est tellement prise par ses pensées qu’on la croit sotte, mais en réalité elle comprend très rapidement la dureté de la vie, elle comprend tout ce qui se passe autour d’elle, si bien qu’elle se retrouve déstabiliser et tombe souvent malade (elle fait souvent de la fièvre quand elle se rend compte de la gravité d’une situation, comme si ses rêves, ses illusions étaient réduis en lambeaux). Et tous les personnages mis en scène dans cette œuvre inachevée sont complexes, même le chien a un caractère bien à lui et on ne peut pas facilement l’oublier. Ils sont tous mis en place de façon stratégique et ils ne sont pas là pour rien : ils ont un passé, un présent, un avenir que l’auteur a bien ajusté.

C’est le premier roman que je lis de Dostoïevski et ce ne sera pas mon dernier puisqu’il est devenu mon auteur favori. Pendant près de huit ans ce fut Hugo, et bien maintenant il s’est fait raviver sa place par un auteur russe, non seulement plus jeune que lui mais qui est aussi mort avant lui et de manière bien tragique. Mais ce qu’il y a chez Hugo, je le retrouve plus ou moins chez Dostoïevski qui met les sujets en scène à sa manière. Ici, c’est non seulement l’évolution d’une petite orpheline recueillit, mais aussi celle d’une société russe : on la voit parmi les personnages présents. On voit les hypocrisies, l’orgueil, tous les défauts mais aussi les qualités des hauts de ce monde à cette époque. Nétotchka Nezvanova est un excellent roman, mais si la fin est abrupte car Dostoïevski ne l’a jamais terminé, et pour les fanatiques de cet auteur je vous le conseille vivement à tous.  

Extrait : ‘‘ Je sentais à ce moment qu’il n’avait pas pitié de moi, qu’il ne m’aimait pas, puisqu’il ne voyait pas que je l’aimais et qu’il pensait que je n’agirais que pour des cadeaux. À ce moment, moi, une enfant, je le comprenais merveilleusement, et je sentais que désormais je ne pourrais plus l’aimer comme auparavant, que j’avais perdu pour toujours mon petit père. Lui, il était dans l’enthousiasme à cause de mes promesses. Il voyait que j’étais prête à tout pour lui, que je ferais tout pour lui, et Dieu sait combien pour moi il y avait de choses dans ce « tout » ! Je comprenais ce que représentait cet argent pour ma pauvre maman. Je savais qu’elle pouvait tomber malade de chagrin si elle le perdait, et le remords criait en moi. Mais lui ne voyait rien. Il me considérait comme une enfant de trois ans, alors que je comprenais déjà tout. Son enthousiasme ne connaissait pas de bornes. ’’


22/100
Litté-13
Couverture Le Chien des BaskervilleTitre original : The Hound of the Baskervilles 
Titre français : Le Chien des Baskerville 
Auteur : Arthur Conan Doyle 
Parution : 1901 à 1902 (sous forme de feuilleton) 
Pays : Royaume-Unis 

Type : Roman 
Genre : Policier 
Mouvement :

Édition : Le Livre de Poche 
Collection : aucune 
Traducteur : Bernard Tourville 
Nombre de pages : 185 p. 

Quatrième de couverture : Une malédiction pèse sur les Baskerville, qui habitent le vieux manoir de leurs ancêtres, perdu au milieu d’une lande sauvage : quand un chien-démon, une bête immonde, gigantesque, surgit, c’est la mort. 
Le décès subit et tragique de Sir Charles Baskerville, les hurlements lugubres qui s’échappent parfois du marais, le grand bourbier de Grimpen accréditent la sinistre légende. Dès son arrivée à Londres, venant du Canada, Sir Henry Baskerville, seul héritier de Sir Charles, reçoit une lettre anonyme : « Si vous tenez à votre vie et à votre raison, éloignez-vous de la lande. ». Malgré ces menaces, Sir Henry décide de se rendre à Baskerville Hall, accompagné de Sherlock Holmes et de son fidèle Watson. 
Roman Captivant, angoissant, Le Chien des Baskerville est l’une des plus célèbres aventures de Sherlock Holmes. 

Note : 15/20 
Avis : Cet avis risque d’être court, puisque je n’ai pas grand-chose à dire sur ce roman. Il faut dire que j’ai été déçue par la fin, car j’ai deviné tout ce qui se passait, même les «petites intrigues parallèles» à l’enquête initiale. Mais ça ne m’a quand même pas empêché d’apprécier ma lecture pour deux raisons : les personnages et le style d’écriture de Conan Doyle (enfin du traducteur qui a essayé d’imiter le plus fidèlement possible Sir Arthur Conan Doyle). J’adore Watson et j’adore Sherlock Holmes, surtout pour son orgueil (dès le début, par exemple, lorsque Mortimer lui dit qu’il est le deuxième meilleur détective, sa réaction m’a fait bien rire ! et j’imaginais très bien son expression !). Ensuite, pour le style d’écriture : j’ai apprécié les descriptions de la lande que je pouvais aisément m’imaginer, un endroit terrifiant à faire frémir. Personnellement, je crois que j’ai surtout eu des frissons parce que je n’aimerais pas me retrouver dans un endroit pareil au beau milieu de la nuit, mais le chien ne m’a nullement fait peur (en fait, quand j’ai su c’était quoi, j’ai été atrocement déçue surtout que j’avais deviné …), mais je dois tout de même avouer que si je me retrouvais à la place de Sir Henry, oui, j’aurais peur, mais pas autrement. Enfin, ce fut une petite lecture agréable et j’ai bien l’intention de lire d’autres Sherlock Holmes. 

Extrait : ‘‘ Holmes promena sa main sur ce corps inerte, mais il la retira aussitôt avec une exclamation d’horreur. Je frottai une allumette et je vis que ses doigts étaient ensanglantés … Un filet de sang suintait du crâne de la victime. ’’


21/100
Litté-13
C’est avec une grande joie que je me réinscrire au Challenge Livra’deux. Le but : être en binôme et choisir dans la PAL de l’autre trois livres que vous voudriez qu’il lise et celui-ci doit en choisir un, et vice versa.

Pour celui-ci, je suis inscrite avec Elsinka. Je lui ai choisi :








Et elle a choisi ... Clarissa de Stefan Zweig !


Dans ma PAL, elle a choisi :

Couverture La Reine Margot




Couverture Bel-Ami

Et jai pris ... La Reine Margot de Dumas !



Le Challenge se termine le 30 avril 2013. Bonne lecture à tous !
Litté-13
Couverture AntigoneTitre original : Antigone 
Auteur : Jean Anouilh 
Parution : 1944 
Pays : France 

Type : Théâtre 
Genre : Tragédie 
Mouvement : /

Édition : La Table Ronde 
Collection : La petite vermillon 
Nombre de pages : 123 p. 

Quatrième de couverture : L’Antigone de Sophocle, lue et relue et que je connaissais par cœur depuis toujours, a été un choc soudain pour moi pendant la guerre, le jour des petites affiches rouges. Je l’ai réécrite à ma façon, avec sa résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre. 

Note : 16/20 
Avis : Lorsque j’ai lu la version de Sophocle, je suis tombée sous le charme. J’avais dix-huit ans, en pleine peine d’amour (mon copain m’a quitté après un an de relation) et étrangement cette pièce m’a remonté le moral (même si ça ne devrait pas puisque c’est une tragédie, mais en fait c’est la réaction d’Antigone qui m’a donné espoir). C’est pour cela que j’avais hâte de lire la version d’Anouilh, que j’ai largement préféré au grand dramaturge grec. Pourquoi ? C’est très simple : alors que Sophocle fait jouer ses personnages comme n’étant que des marionnettes, ici ils ont plus de personnalité et ils sont plus complexes. Anouilh a donné une personnalité très intéressante à Antigone qui semble souffre de dépression, trop idéaliste et rêveuse, alors que chez Sophocle elle répond à un appel des traditions puisque c’est son frère et que le lien du sang qui les unie est plus fort que les lois. Ici, ils ont un passé plus approfondit, personne n’a réellement le choix … ce qui est intéressant c’est qu’Anouilh a dû l’écrire pendant l’occupation Allemande en France. C’est sûrement cette situation qui l’a marqué pour vouloir réécrire Antigone. Et je ne suis pas du tout déçu par sa réécriture qui est plus moderne et qui nous rejoint un peu plus. L’Antigone d’Anouilh me frappe davantage que celui de Sophocle, mais ce n’est pas une mauvaise chose : j’adore toujours autant ce dramaturge grec qui est mon favori et j’adore toujours sa version. Enfin, bref, c’est une pièce de théâtre très intéressante, touchante avec des personnages complexes plus complexes (en particulier Créon et Antigone). 

Extrait : ‘‘ LE PROLOGUE : Voilà. Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu’elle va être Antigone tout à l’heure, qu’elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout … Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir. ’’



14/100
Litté-13
Couverture La Ferme des animauxTitre original : Animal Farm, a fairy story 
Titre français : La ferme des animaux 
Auteur : George Orwell 
Parution : 1945 
Pays : Indes Britanniques (à l’époque)

Type : Apologue 
Genre : Dystopie 
Mouvement : Moderniste 

Édition : Gallimard 
Collection : Folio 
Traducteur : Jean Quéval 
Nombre de pages : 151 p. 

Quatrième de couverture : Un certain 21 juin eut lieu en Angleterre la révolte des animaux. Les cochons dirigent le nouveau régime. Boule de Neige et Napoléon, cochons en chef, afichent un règlement : « Tout deuxpattes est un ennemi. Tout quatrepattes ou tout volatile, un ami. Nul animal ne portera de vêtements. Nul animal ne dormira dans un lit. Nult animal ne boira d’alcool. Nul animal ne tuera un autre animal. Tous les animaux sont égaux. » Le temps passe. La pluie efface les commandements. L’âne, un cynique, arrive encore à déchiffrer : « Tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres. » 

Note : 18/20 
Avis : Dans ce roman, Orwell critique les communistes de Staline et c’est extrêmement évident. Sage l’Ancien représente Lénine, Boule de Neige est Trotski et Napoléon est Staline. Mais ça ne gêne en rien la lecture, puisqu’on peut aisément s’imaginer l’histoire de la Russie bien que ce ne se soit pas passé exactement comme ça. Tout au long de ma lecture, j’imaginais ces personnages ‘‘légendaires’’, ces leaders du parti Communiste et j’avais l’impression de vivre avec eux ces moments. Napoléon est décrit comme n’étant qu’un profiteur, avec tous les autres cochons, une personne horrible qui profite de la situation et en effet c’est le cas. La manière dont il traite Boule de Neige montre très bien la façon dont Staline traitait Trotski. 

Est-ce que Boule de Neige aurait été meilleur que Napoléon ? Peut-être. Il a l’air plus idéaliste … mais on ne le saura jamais. Mais ce qui arrive à la Ferme des Animaux représente ce qui est arrivé à la Russie sous cette dictature. Ce roman est très représentatif et Orwell est un véritable génie. Lorsqu’il s’agit d’une dystopie, il semble être à son aise (je n’ai pas encore lui 1984 mais je compte le lire) et dans ce cas-ci il a su vraiment capté le lecteur. L’écriture est très simple et fluide : on comprend tout assez facilement puisqu’il utilise les animaux comme image et non le véritable parti Politique. C’est sûrement ce qui rend les choses plus horribles : des animaux qui ‘‘s’entretuent’’ entre eux (enfin façon de parler), même si c’est tout autant horrible chez des humains mais on dirait qu’on en a tellement vu que ça nous choque de moins en moins car on n’agit pas réellement. Nous pensons, mais nous n’agissons pas. 

Orwell utilise ici le sarcasme, aussi, puisque les animaux sont des vrais imbéciles. Napoléon se moque d’eux et c’est très évident mais ceux-ci croient tellement en lui, en leur rêve, qu’ils le suivent. Comme les russes envers Staline. C’est l’élément intéressant dans ce roman : comme Napoléon (Staline) devient comme ceux qu’ils ont chassé du pouvoir, c’est-à dire les Humains (Aristocrates). C’est un roman à lire absolument. 

Extrait : ‘‘ « Edmée, dit-elle, lis-moi donc le Quatrième Commandement. N’y est-il pas question de ne jamais dormir dans un lit ? » 
Edmée épelait malaisément les lettres. Enfin : 
« Ça dit. Aucun animal ne dormira dans un lit avec des draps. » 
Chose curieuse, Douce ne se rappelait pas qu’il eût été question de draps dans le Quatrième Commandement, mais puisque c’était inscrit sur le mur il fallait se rendre à l’évidence. ’’




11/100