Litté-13
Couverture RuTitre original : Ru 
Auteur : Kim Thúy 
Parution d’origine : 2009 
Pays : Canada (Québec) 

Type : Contemporain 
Genre : Autofiction 

Écrivaine multiculturelle : Kim Thúy est née à Saïgon en 1968. Elle a quitté le Vietnam comme boat-people avec ses parents à l’âge de dix ans, se réfugiant au Québec avec ceux-ci. Elle est diplômée en linguistique et traduction, en 1990, et en droit en 1993. Elle a été traductrice, interprète, avocate, restauratrice, critique gastronomique et, depuis qu’elle a publié Ru en 2009, romancière. 

Résumé : Ru est le récit d’une réfugiée vietnamienne, une boat people dont les souvenirs deviennent prétexte tantôt à l’amusement, tantôt au recueillement, oscillant entre le tragique et le comique, entre Saigon et Granby, entre le prosaïque et le spirituel, entre les fausses morts et la vraie vie. 

Note : 10/10 
Avis : J’ai dû lire ce récit dans le cadre d’un cours. Si tous les autres élèves, du moins la majorité, ont dit que c’était « incompréhensible », car celui-ci est divisé en fragments, personnellement je suis tombée amoureuse du style de Kim Thúy. Cette autofiction très touchante mélange à la fois le tragique et le comique (comme il est dit dans le résumé). Je suis contente de partager cette œuvre pluriculturelle, qui mélange la vie au Québec et au Vietnam de l’auteure qui a dû passer par les atrocités de la guerre avant de se rendre ici. Elle utilise néanmoins des euphémismes pour décrire son expérience, comme si elle n’osait pas trop y toucher – le traumatisme, sûrement. C’est avec poésie, art culinaire à l’occasion et tendresse qu’elle évoque les différents souvenirs qui émergent un à la fois. 
Mais quelle belle femme.

Il est dure de décrire avec détail une lecture que j’ai fait il y a un an, seulement je tenais à le partager puisqu’en lisant le dernier livre de l’auteure, j’avais envie de faire découvrir le roman qui m’a permis de la connaître : j’aurai probablement passé par-dessus si je n’avais pas dû le lire pour un cours et ainsi ne jamais découvrir une sublime écriture poétique. L’unique chose que je peux réellement vous dire, c’est qu’il faut absolument que vous le lisiez. Vous ne pouvez pas passer au-dessus de cette merveille, car vous finiriez par le regretter. 

Extrait : Je connais le chant des mouches par cœur. Je n’ai qu’à fermer les yeux pour les réentendre tourner autour de moi parce que, pendant des mois, je devais m’accroupir en petit bonhomme à dix centimètres au-dessus d’un bain géant rempli à ras bord d’excréments sous le soleil brûlant de la Malaisie. Je devais regarder l’indescriptible couleur brune sans cligner des yeux pour éviter de glisser sur les deux planches, derrière la porte d’une des seize cabines, chaque fois que j’y mettais les pieds. Il fallait maintenir l’équilibre, ne pas m’évanouir lorsque mes propres selles ou celles de la cabine voisine provoquaient une éclaboussure. Dans ces instants-là, je m’évadais en écoutant le vol des mouches. Une fois, j’ai perdu ma babouche entre les planches après avoir déplacé mon pied trop rapidement. Elle a plongé dans cette bouillie sans s’y enfoncer. Elle y flottait comme un bateau à la dérive.
2 Responses
  1. Maintenant que tu me l'as offert il faut absolument que je le découvre ^^ J'adore les styles d'écriture qui sortent de l'ordinaire (ou du moins qu'on a pas l'habitude de lire ^^) Je trouve la littérature asiatique très intéressante car ils ont une conception du roman différente de l'occident et c'est toujours un plaisir de découvrir tout ça !


  2. Litté-13 Says:

    Je trouve la littérature asiatique est excessivement intéressante, même si ici elle est hybride - mélange de « québécois » et de vietnamien. J'espère sincèrement que ça te plaira ;).
    Dis-moi dès que tu y touches !


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