Litté-13
Couverture Allah n'est pas obligéTitre : Allah n’est pas obligé 
Auteur : Ahmadou Kourouma 
Parution : 2000 
Pays : France 

Type : Drame 
Genre : Roman 

Résumé : Kalachnikov en bandoulière, Birahima tue des gens pour gagner sa vie. Pas plus haut que le stick d’un officier, cet enfant-soldat du Liberia raconte. L’errance, la guerre, les pillages, les massacres, les copains qui tombent sous les balles … Témoin lucide et fataliste, il nous offre l’image terrifiante d’une Afrique qui sacrifie ses enfants. 

Note : 9/10 
Avis : Ce roman a dû être lu dans le cadre d’un cours sur la littérature francophone d’Afrique et des Antilles. C’est une expérience que je n’ai pas du tout regretté. Dans la langue de la rue, Ahmadou Kourouma nous transporte dans une Afrique violente, dans laquelle les enfants doivent devenir des adultes, des soldats, afin de survivre dans ces moments d’hostilités. Mais jamais on n’est perdu. Que ce soit dans l’action ou le langage. Il utilise constamment un dictionnaire, pour justifier l’emploi des différents mots de différentes langues – français, anglais, malinké, etc. À travers les différents dictionnaires, Birahima nous présente l’Afrique traditionnelle, mais aussi sa déchéance provoquée par des hommes qui ne veulent que le pouvoir, se fichant totalement du sort des plus démunis qui ne sont que des loques. Kourouma ne se gêne pas du tout pour présenter les dirigeants avec leurs véritables nom, qu’il s’amuse à ridiculiser, à les horrifier – bien que, oui, leurs actes sont horribles –, dans le but de nous présenter l’Afrique tel quel le devient, les différentes victimes dont les enfants qui deviennent sauvages, froids, puisqu’ils sont confrontés aux atrocités et doivent les commettre, mais la majorité du temps ils sont sous l’effet de la drogue que les généraux leur donne, puisqu’ils doivent être plus « puissants » - en fait, selon moi, ce serait davantage dans le but de les garder sous leur contrôle en les rendant addictif en plus de les rendre violent. 

Kourouma prend le risque, dans cet œuvre, de donner les véritables noms des dirigeants, comme je l’ai mentionné plus haut, en les ridiculisant, mettant sa propre vie en jeu afin d’offrir un récit réaliste, une satire de la société africaine en pleine dégradation sous les mains des dictatures. Bien que Birahima se montre dure, voir même parfois insensible devant ce qui se passe, j’ai tout de même ressentit de la sensibilité, de la tristesse, du dégoût et du mépris devant les propos de ce jeune garçon qui décrit les hommes et les femmes comme n’étant que de la chair en loques bonne à envoyer se tuer, se prostituer, etc. Le détachement qu’il éprouve face aux situations ne fait que montrer l’urgence de celle-ci, puisque les enfants sont déshumanisés. Un premier roman avec Kourouma, une excellente lecture qui laisse sans voix. 

Extrait : « Maintenant, après m’être présenté, je vais vraiment, vraiment conter ma vie de merde de damnée. »
2 Responses
  1. Buckette Says:

    J'adore les romans de témoignage, et celui-ci à l'air poignant !


  2. Litté-13 Says:

    Il l'est, très poignant, mais c'est un témoignage fictif. Mais ça vaut vraiment le coup !


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