Litté-13
Couverture Confession d'un masqueTitre original : Kamen no Kokuhaku 
Titre français : Confession d’un masque 
Auteur : Yukio Mishima 
Parution d’origine : 1949 
Parution française : 1971 
Pays : Japon 

Type : Contemporain 
Genre : Roman 

Un grand auteur japonais du XXe siècle : Yukio Mishima, de son véritable nom Kimitake Hiraoka, est né le 14 janvier 1925. Grâce à son roman Confession d’un masque, il est finalement reconnu comme écrivain au Japon, bien que celui-ci ait provoqué un scandale. En 1970, après avoir achevé sa tétralogie La Mer de la fertilité, il fait un coup d’État en faveur du Japon traditionnel et de l’empereur qui échoue devant les hostilités : il se suicide par seppuku. 

Résumé : Yukio Mishima naît en tant qu’écrivain à partir de l’éclatant succès que reçut Confession d’un masque. Raconté à la première personne, le roman est indéniablement d’inspiration autobiographique. Le jeune garçon qui s’y livre souffre de se sentir différent des autres. Chétif, il est en outre issu d’un milieu moins favorisé que ses condisciples. Plus tard, fasciné par les représentations morbides et cruelles, il découvre qu’il en tire un plaisir allant jusqu’à la jouissance. Mais sa différence fondamentale et douloureuse réside dans son penchant homosexuel. Au Japon, sans doute plus que nulle part ailleurs, le besoin de se conformer à la normalité tourne parfois à l’obsession. Craignant le regard des autres, il feint de se sentir attiré comme eux par les jeunes filles de son écoles, la honte qui l’étreint est telle qu’il vut y roire lui-même. Esclave des conventions, il s’éprend de Sonoko la sœur d’un de ses amies, et fait naître un amour artificiel pour satisfaire son besoin de conformisme, mais ce jeu de dupes ne sera que vaines souffrances. 

Note : 10/10 
Avis : Mishima est réellement un très grand écrivain japonais. Ce roman montre la quête de normalité d’un jeune garçon homosexuel, dans une société japonaise perfectionniste qui prône cette normalité, à travers laquelle les individus ne font qu’un puisqu’ils se ressemblent tous. 

En pleine contemplation de son chat.
Le narrateur est un personnage très complexe, pour qui j’éprouvais à la fois de l’indifférence mais en même temps beaucoup d’attachement : il était très humain, très honnête, criant de vérité, puisqu’il se révèle différent de tous les autres jeunes hommes de son âge. Celui-ci, d’ailleurs, est basé sur la personnalité et la vie même de Yukio Mishima : arraché à sa mère très tôt, élevé par sa grand-mère, il se penche dans la littérature afin de s’évader (dans la réalité, son père trouvait que c’était un passe-temps efféminé et voulait l’empêcher de continuer tandis que sa mère l’encourage et dont, d’ailleurs, il fut très proche). Sa relation avec Sonoko, qui représente très bien le stéréotype de la « jeune fille à marier » (naïve, idéaliste, rêveuse, fragile, très belle), le conduit en quelque sorte à sa propre perte sans non plus être déchirant. L’histoire est teintée d’une subtile touche tragique, sans non plus en abuser à l’excès, prisonnier des penchants sadiques et sensibles du narrateur qui s’affrontent du début à la fin du roman. 

En le lisant, j’ai compris pourquoi Marguerite Yourcenar aimait Mishima, pourquoi il est l’un des plus grands romans japonais et maintenant Yukio Mishima est l’un de mes auteurs favoris, du moins dans ceux que je recommande avec ferveur. Il est très difficile de faire une réelle description du roman après une seule lecture, puisqu’il est très riche : il faudrait que je le relise, prenne des notes pendant plusieurs semaines, afin d’offrir une analyse plus complète et plus pertinente. Néanmoins, la seule chose que je peux vous dire est la suivante : lancez-vous sur Mishima, c’est un auteur qu’il faut impérativement découvrir. 

Extrait : L’idéal universel de la beauté dans la sculpture grecque s’approche également d’une étroite ressemblance entre l’homme et la femme. Ne pourrait-il pas y avoir là un des secrets de l’amour ? Ne se pourrait-il pas de quand les plus intimes profondeurs de l’amour se cache un désir inaccessible, l’homme et la femme souhaitant tous deux devenir l’image exacte de l’autre ?
2 Responses
  1. WolfsRain Says:

    Comme d'habitude, je me fie à ton jugement, ma Litté.-13 ! Je me ferai une joie de découvrir cet auteur que tu recommandes tant ! :D Hâte de lire ce livre.


  2. Litté-13 Says:

    J'espère qu'il te plaira sweetie ;).


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