Litté-13
Couverture ChériTitre original : Chéri 
Auteur : Colette 
Parution : 1920 
Pays : France 

Type : Romance 
Genre : Roman 

Colette en 1896
Elle s’appelait Colette : C’est le 28 janvier 1873 que voit le jour Colette, de son vrai nom Sidonie-Gabrielle Colette. Sa mère, féministe et athée, l’adore et lui apprend « l’art de l’observation ». Très tôt, Colette lit des grands classiques. À vingt ans, elle épouse son premier mari, Henry Gauthier-Villars, surnommé « Willy », qui lui demande de publier ses souvenirs d’école, qu’il fait publier à son nom ce que Colette ne lui pardonne jamais. C’est que commence la série de Claudine : Claudine à l’école (1900), Claudine à Paris (1901), Claudine en ménage (1902), etc. Après son divorce, elle a quelques aventures féminines, devient mime (« la première mime féminine de mon temps », dit-elle), se remarie et a sa seule fille et seul enfant, prénommée Colette. Elle est une grande auteure de son temps et écrit plusieurs romans et nouvelles dont les principaux sont : Claudine à l’école (1900), Chéri (1920), La Maison de Claudine (1922), Sido (1929) et Gigi (1944). Elle rencontre la reine des Belges, Élisabeth, en novembre 1931 et leur amitié dure jusqu’à la mort de la romancière, le 3 août 1954 à l’âge de 81 ans. Elle était de l’Académie royale de la langue et littérature françaises et la première femme à être membre de l’Académie Goncourt.
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Colette mime (1907)

Résumé : Léa de Lonval, une courtisane de près de cinquante ans, est la maîtresse de Fred Peloux, appelé Chéri. À mesure qu’elle éprouve le manque de conviction croissant de son jeune amant, Léa ressent, avec un émerveillement désenchanté et la lucidité de l’amertume, les moindres effets d’une passion qui sera la dernière. Pourtant il suffira à Chéri d’épouser la jeune et tendre Edmée pour comprendre que la rupture avec Léa ne va pas sans regrets. 

Note : 9.5/10 
Avis : C’est avec une certaine ironie que Colette nous peint un portrait du début du XXe siècle, parmi tous ses personnages. L’histoire entre Léa et Chéri est tragique, puisque le sort a voulu qu’elle soit plus âgée que son amant alors qu’ils sont tous les deux amoureux de l’autre. Ceci est le premier ouvrage que je lis de l’auteure et ce ne sera certainement pas le dernier. J’ai littéralement dévoré ce roman, dès que je l’ai eu entre mes mains : l’écriture de Colette est d’un charme ! Vivant, rythme rapide, j’ai adoré. 

Colette ne nous montre pas uniquement une histoire d’amour avec une touche d’humour un peu triste, mais elle nous montre aussi la vanité, une sorte d’analyse de la gente féminine de l’époque, entre les personnages de Léa, Mame Peloux, Marie-Laure, la vieille Lili et quelques autres femmes. Ses femmes qui se réunissent mais qui, au fond d’elles, se méprisent toutes. Une inexplicable raison les lies, sûrement la tentation de tuer l’ennuie, ou bien le fait qu’elles aient toutes été – ou presque – courtisanes, qu’elles aient eu des amants. Elles sont toutes leurs pires ennemies, mais elles restent tout de même « soudées ». 

Quant au personnage de Chéri, c’est un jeune homme de vingt-cinq ans, capricieux, horriblement gâté par sa mère et sa maitresse, qui n’a jamais réellement vécu une vie de jeune homme. Il a toujours été bercé par ses deux femmes, toujours eu ce qu’il voulait, et voilà maintenant qu’on le fait épouser une gamine de dix-huit ans, un peu trop gentille et sans réel caractère. C’est un jeune homme passionné, farouche, qui a besoin d’une femme comme Léa, qui l’aime, même si elle est bien trop vieille et que sa vieillesse l’effraie, dans un sens. Léa, elle, est prise dans le rôle de la vieille courtisane qui prend de jeunes amants, qui revoit souvent la décoration de son intérieur, joue aux cartes … Elle ne veut pas voir Chéri au-delà de l’amant, alors que leur relation s’étale depuis six ans. Pour elle, ça passera, mais au final, les deux se retrouvent une dernière fois avant de se séparer définitivement. 

C’est un roman très attachant et agréable à lire. Il m’a plu énormément, autant les personnages que le contexte, et la plume de Colette, un charme ! J’adore son style, j’en suis totalement fan. Ce n’est guère étonnant qu’elle soit aussi célèbre et qu’elle fut autant respectée. Il y a une suite au roman, La fin de Chéri, publié en 1926 et j’ai bien l’intention de la lire ! 

Extrait : Léa posa sur les épaules de Chéri ses bras polis, nus et lourds : 
- Mon pauvre gosse ! Mais j’aurais dû déjà mourir quatre ou cinq fois, à ce compte-là ! Perdre un petit amant … Changer un nourrisson méchant … 
Elle ajouta, plus bas, légère : 
- J’ai l’habitude. 

Chéri à l’écran : Le roman eut droit à deux adaptations à la télévision mais aussi deux au cinéma : une en 1950 et une, plus récente, en 2009, mettant en vedette Michelle Pfeiffer dans le rôle de Léa de Léa de Lonval. Je n’ai vu aucune des adaptations, mais j’ai bien l’intention de regarder celle qui date de 2009 : Michelle Pfeiffer est une actrice que j’admire énormément et je suis sûre qu’elle est parfaite dans le rôle de Léa, surtout qu’elle est comme je l’imaginais. Même celui qui incarne Chéri est tel que je me l’imaginais.
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2 Responses
  1. Lavinia. Says:

    Je me souviens avoir trouvé ce roman.. Guilleret. Il y a toujours une certaine légèreté dans le récit malgré les sentiments évoqués, j'ai beaucoup aimé :)


  2. Litté-13 Says:

    C'est un roman très léger, oui, malgré la dureté. C'est ce qui est génial, avec celui-ci je trouve.


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