Litté-13
Couverture Les caprices de MarianneTitre original : Les caprices de Marianne 
Auteur : Alfred de Musset 
Parution : 1833 
Pays : France

Type : Théâtre 
Genre : Tragi-comédie 
Mouvement : Romantisme 

Édition : inconnu – lut sous format PDF 
Collection : inconnu – lut sous format PDF 
Nombre de pages : 74 p.

Résumé : La pièce raconte l’histoire de Cœlio, un jeune homme amoureux qui rêve de conquérir Marianne, épouse du juge Claudio. Mais tout ne se produira pas comme il l’avait espéré. 

Note : 19/20
Avis : Cette pièce d’Alfred de Musset est vue du point de vue des hommes : Marianne, même si certains ne l’aimeront probablement pas, est en réalité une victime comme tous les autres. Son mari la croit d’adultère alors qu’elle n’a rien fait et on lui impose un amant : lorsqu’elle refuse celui-ci, elle est accusée de tous les maux, insultés, alors qu’en réalité de Musset nous peint un portrait de la société de cette époque qui est des plus tristes : celui des Femmes. Si elle a un amant, c’est une «femme perdue», et si elle éconduit un amant, alors elle est accusée de ne pas avoir de cœur, d’être une succube, perfide. De Musset déclarait que c’était une comédie, mais il y a plusieurs scènes tragiques : son humour est plutôt subtile et j’adore. Le moment où les deux cousins se parlent, hypocritement, en se donnant à chacun des noms plus ou moins insultants mais qui réfèrent au métier de chacun est tout simplement hi-la-rant ! Il y a plusieurs scènes, comme ça, dont l’humour est présent, même lors de certaines scènes dramatiques. Les personnages sont très présents : on ne peut pas facilement les oublier, ils sont si important qu’on ne les oublie pas, ils ont chacun leur personnalité. Mais le plus complexe reste Marianne, selon moi, puisqu’elle change assez souvent de comportement et d’avis, au fil de la pièce, car elle réfléchit. On ne la voit pas si souvent, on ne peut pas observer son évolution ni même ses réflexions, c’est peut-être ce qui la rend complexe. C’est une très belle pièce, qui dénonce en partie le comportement des hommes, tout en montrant de manière horrible Marianne, mais on peut très bien voir la touche d’humour chez Musset qui a, d’ailleurs, une très belle plume.  

Extrait : MARIANNE. – Mon cher cousin, est-ce que vous ne plaignez pas le sort des femmes ? Voyez un peu ce qui m’arrive : il est décrété par le sort que Coelio m’aime, ou qu’il croit m’aimer, lequel Coelio le dit à ses amis, lesquels amis décrètent à leur tour que, sous peine de mort, je serai sa maîtresse. La jeunesse napolitaine daigne m’envoyer en votre personne un digne représentant chargé de me faire savoir que j’ai à aimer ledit seigneur Coelio d’ici à une huitaine de jours. Pesez cela, je vous en prie. Si je me rends, que dira-t-on de moi ? N’est-ce pas une femme bien abjecte que celle qui obéit à point nommé, à l’heure convenue, à une pareille proposition ? Ne va-t-on pas la déchirer à belles dents, la montrer au doigt et faire de son nom le refrain d’une chanson à boire ? Si elle refuse, au contraire, estil un monstre qui lui soit comparable ? Est-il une statue plus froide qu’elle, et l’homme qui lui parle, qui ose l’arrêter en place publique son livre de messe à la main, n’a-t-il pas le droit de lui dire : Vous êtes une rose du Bengale sans épines et sans parfum ? 
OCTAVE. – Cousine, cousine, ne vous fâchez pas. 
MARIANNE. – N’est-ce pas une chose bien ridicule que l’honnêteté et la foi jurée ? que l’éducation d’une fille, la fierté d’un cœur qui s’est figuré qu’il vaut quelque chose, et qu’avant de jeter au vent la poussière de sa fleur chérie, il faut que le calice en soit baigné de larmes, épanoui par quelques rayons de soleil, entr’ouvert par une main délicate ? Tout cela n’est-il pas un rêve, une bulle de savon qui, au premier soupir d’un cavalier à la mode, doit s’évaporer dans les airs ? 
OCTAVE. – Vous vous méprenez sur mon compte et sur celui de Coelio. 
MARIANNE. – Qu’est-ce après tout qu’une femme ? L’occupation d’un moment, une coupe fragile qui renferme une goutte de rosée, qu’on porte à ses lèvres et qu’on jette par-dessus son épaule. Une femme ! c’est une partie de plaisir ! Ne pourrait-on pas dire, quand on en rencontre une : voilà une belle nuit qui passe ? Et ne seraitce pas un grand écolier en de telles matières que celui qui baisserait les yeux devant elle, qui se dirait tout bas : « Voilà peut-être le bonheur d’une vie entière », et qui la laisserait passer ? (Elle sort.)



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Libellés : , edit post
1 Response
  1. Ostinato Says:

    J'ai trouvé ton billet interressant et pertinent, j'ai également chroniqué cette pièce si tu es intéressée tu peux lire mon avis ici :

    http://lukealivres.canalblog.com/archives/2013/07/23/27697021.html


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